1. Et Jacob a levé les yeux . Nous avons dit combien Jacob craignait pour lui-même de son frère; mais maintenant, quand Esaü lui-même s'approche, sa terreur est non seulement renouvelée, mais augmentée. Car bien qu'il s'avance comme un combattant courageux et fougueux dans ce combat, il n'est pas encore exempt du sentiment de danger; d'où il suit qu'il n'est libre ni de l'angoisse ni de la peur. Car son frère cruel avait toujours la même cause de haine contre lui qu'auparavant. Et il n’était pas probable qu’après avoir quitté la maison de son père et avoir vécu à sa guise, il soit devenu plus doux. Par conséquent, comme dans une affaire douteuse, et une affaire de grand danger, Jacob plaça ses femmes et ses enfants dans l'ordre décrit; que, si Ésaü tentait quelque chose d'hostile, la semence entière ne périrait pas, mais une partie aurait le temps de s'enfuir. La seule chose qui semble être faite par lui dans le désordre, c'est qu'il préfère Rachel et son fils Joseph à tous les autres; tandis que la substance de la bénédiction est vraiment en Juda. Mais son excuse en référence à Juda est que l'oracle n'avait pas encore été révélé; ni, en effet, ne fut fait connaître que peu de temps avant sa mort, afin qu'il puisse devenir à la fois son témoin et son héraut. En attendant, il ne faut pas nier qu'il a été excessivement indulgent envers Rachel. C'est, en effet, une preuve de courage distingué, que, d'un désir de conserver une partie de sa semence, il précède ses entreprises, et s'offre en victime, si la nécessité l'exigeait. Car il n'y a aucun doute que la promesse de Dieu était son autorité et son guide dans ce dessein; il n'aurait pas non plus pu, à moins d'être soutenu par l'attente contidente de la vie céleste, ainsi courageusement rencontrer la mort. Il arrive, en effet, parfois, qu’un père, indépendamment de lui-même, expose sa vie en danger pour ses enfants: mais la raison de saint Jacob était différente; car la promesse de Dieu était si profondément ancrée dans son esprit, que lui, négligeant la terre, leva les yeux vers le ciel. Mais tandis qu'il suit la parole de Dieu, cependant par l'affection de la chair, il est légèrement écarté du droit chemin. Car la foi des saints pères n'était pas si pure, à tous égards, mais qu'ils étaient susceptibles de dévier d'un côté ou de l'autre. Néanmoins, l'Esprit a toujours prévalu jusqu'à présent, afin que l'infirmité de la chair ne les détourne pas de leur but, mais qu'ils tiennent leur cours. D'autant plus que chacun de nous doit se méfier de lui-même, de peur qu'il ne se juge parfaitement pur, parce qu'il a l'intention d'agir correctement; car la chair se mêle toujours à notre saint dessein, et de nombreux défauts et corruptions nous envahissent. Mais Dieu agit avec bonté avec nous et ne nous impute pas de fautes de ce genre.

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