3. Et son maître a vu . Ici, ce à quoi on a fait allusion dernièrement apparaît plus clairement, à savoir que la grâce de Dieu a brillé en Joseph, sans une manière ordinaire ou ordinaire; puisqu'il devenait ainsi manifeste à un homme païen et, à cet égard, aveugle. Combien plus bas est notre ingratitude, si nous ne rapportons pas tous nos événements prospères à Dieu comme leur auteur; vu que l'Écriture nous enseigne souvent que rien de ce qui vient des hommes, qu'il s'agisse de conseils, de travaux ou de tout moyen qu'ils peuvent imaginer, ne leur profitera, sauf dans la mesure où Dieu donne sa bénédiction. Et alors que Potiphar, à cause de cela, conçut une bien plus grande considération pour Joseph, au point de le mettre à la tête de sa maison; nous rassemblons donc que les païens peuvent être tellement affectés par la religion, qu'ils doivent être contraints d'attribuer la gloire à Dieu. Cependant, son ingratitude se trahit à nouveau, quand il méprise ce Dieu dont il estime si bien les dons en la personne de Joseph. Il aurait au moins dû demander qui était ce Dieu, pour se conformer au culte qui lui était dû; mais il le juge suffisant, dans la mesure où il pense que ce sera pour son avantage personnel, de reconnaître que Joseph était dirigé par Dieu, afin qu'il puisse utiliser son travail avec un plus grand profit.

Le seigneur a tout fait pour prospérer dans sa main . C'était une méthode merveilleuse de procédure, que toute la bénédiction par laquelle le Seigneur était heureux de témoigner son amour paternel envers Joseph, devait se tourner vers le gain des Égyptiens. Car puisque Joseph n'a ni semé ni moissonné pour lui-même, il n'a pas du tout été enrichi par son travail. Mais de cette manière, il fut amené à ce qu'un homme fier, qui autrement aurait pu le maltraiter comme un esclave vil et sordide, devait le traiter avec humanité et libéralement. Et le Seigneur apaise souvent les méchants par de telles faveurs, de peur que, lorsqu'ils ont subi un préjudice, ils ne tournent la fureur de leur indignation contre les pieux. Nous voyons ici combien la grâce de Dieu est abondamment répandue sur les fidèles, puisqu'une part de sa bonté en découle jusqu'aux réprouvés. On nous apprend aussi quel avantage c'est d'accueillir les enfants élus de Dieu dans notre hospitalité, ou de nous joindre à ceux que la faveur divine accompagne ainsi, afin qu'elle diffuse son parfum à ceux qui sont près d'eux. Mais comme il ne nous serait pas très utile d'être saturé de ces bienfaits temporels de Dieu, qui étouffent et ruinent le réprouvé; nous devons centrer tous nos souhaits sur ce seul point, afin que Dieu nous soit propice. Il était bien mieux pour Joseph que la richesse de Potiphar soit augmentée pour lui; que ce n'était pour Potiphar de faire un grand gain par Joseph.

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