17. Et Caïn connaissait sa femme . D'après le contexte, nous pouvons comprendre que Caïn, avant de tuer son frère, avait épousé une femme; autrement, Moïse aurait maintenant raconté quelque chose concernant son mariage; parce que ce serait un fait digne d’être enregistré, que l’une de ses sœurs puisse être trouvée, qui ne reculerait pas avec horreur de s’engager entre les mains de celui qu’elle savait souillé du sang d’un frère; et tant qu’elle a encore le libre choix, elle devrait plutôt choisir spontanément de suivre un exilé et un fugitif, que de rester dans la famille de son père. D'ailleurs, il le raconte comme un prodige que Caïn, après avoir secoué la terreur dont il parlait, aurait dû penser à avoir des enfants: (250) car c'est remarquable , que celui qui s'imaginait avoir autant d'ennemis qu'il y avait d'hommes dans le monde, ne se cachait pas plutôt dans quelque solitude éloignée. Il est également contraire à la nature, qu'il soit étonné de peur; et le sentiment que Dieu lui était opposé, pouvait jouir de n'importe quel plaisir. En effet, il me semble douteux qu'il ait eu auparavant des enfants; car il n'y aurait rien d'absurde à dire qu'on se réfère ici surtout à ceux qui sont nés après le crime, comme à une semence détestable qui participerait pleinement à la disposition sanguinaire et aux manières sauvages de leur père. Ceci, cependant, est sans controverse, que de nombreuses personnes, aussi bien des hommes que des femmes, sont omis dans ce récit; c'était le dessein de Moïse de ne suivre qu'une seule lignée de sa progéniture, jusqu'à ce qu'il vienne à Lamech. La maison de Caïn était donc plus peuplée que ne le dit Moïse; mais à cause de l'histoire mémorable de Lamech, qu'il est sur le point de joindre, il ne fait de la publicité qu'à une seule lignée de descendants, et passe sur les autres en silence.

Il a construit une ville . Cela, à première vue, semble très contraire, à la fois au jugement de Dieu et à la phrase précédente. Car Adam et le reste de sa famille, à qui Dieu avait assigné un poste fixe, passent leur vie dans des taudis, ou même sous le ciel ouvert, et cherchent leur logement précaire sous les arbres; mais l'exil Caïn, que Dieu avait ordonné de parcourir en fugitif, non content d'une maison privée, se construit une ville. Il est cependant probable que l'homme, opprimé par une conscience accusatrice, et ne se croyant pas en sécurité dans les murs de sa propre maison, avait inventé un nouveau type de défense: car Adam et les autres vivent dispersés à travers les champs pour aucun autre raison, que cela ils ont moins peur. C'est pourquoi, c'est le signe d'un esprit agité et coupable, que Caïn a pensé à construire une ville dans le but de se séparer du reste des hommes; pourtant cet orgueil se mêlait à sa méfiance et à son inquiétude, paraît-il, après avoir appelé la ville après son fils. Ainsi, différentes affections se disputent souvent dans le cœur des méchants. La peur, fruit de son iniquité, le pousse à l'intérieur des murs d'une ville, afin qu'il se fortifie d'une manière inconnue; et, d'autre part, une vanité sourde éclate. Certes, il aurait plutôt dû choisir que son nom soit enterré à jamais; car comment sa mémoire pourrait-elle être transmise, sinon pour être vue dans l'exécration? Pourtant, l'ambition le pousse à ériger un monument à sa race au nom de sa ville. Que dirons-nous ici, sinon qu'il s'était endurci contre le châtiment, dans le but de tenir, dans une obstination exagérée, contre Dieu? De plus, s'il est licite de défendre nos vies par les fortifications des villes et des forteresses, il faut en noter la première origine, car il nous est toujours profitable de voir nos fautes dans leurs remèdes mêmes. Quand des captifs se demandent avec ironie, d'où Caïn avait amené ses architectes et ses ouvriers pour bâtir sa ville, et d'où il envoya chercher des citoyens pour y habiter? Je leur demande en retour quelle autorité ils ont pour croire que la ville a été construite de pierres équarries, et avec une grande habileté, et à beaucoup de frais, et que sa construction était un travail de longue durée? Car rien de plus ne peut être tiré des paroles de Moïse, que le fait que Caïn s'est entouré lui-même et sa postérité de murs formés des matériaux les plus grossiers: et comme il respecte les habitants; qu'en ce commencement de la fécondité de l'humanité, sa progéniture aurait grandi à un si grand nombre lorsqu'elle aurait atteint ses enfants de la quatrième génération, qu'elle pourrait facilement former le corps d'une ville.

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