17. Pardonne, je te prie maintenant . Ils ne dissimulent pas le fait qu'ils ont gravement péché; et ils sont si loin d'atténuer leur faute, qu'ils entassent librement des mots en se chargeant de culpabilité. Ils ne demandent donc pas que le pardon leur soit accordé comme si l'offense était légère: mais ils mettent en opposition à l'atrocité de leur crime, d'abord l'autorité de leur père, puis le nom sacré de Dieu. Leur confession eût été digne d'éloges, s'ils avaient procédé directement, et sans artifices tortueux, à apaiser leur frère. Or, puisqu'ils ont tiré de la source de la piété l'instruction qu'il est juste que le péché soit remis aux serviteurs de Dieu; nous pouvons le recevoir comme une exhortation commune, que si nous avons été blessés par les membres de l'Église, nous ne devons pas être trop rigides et inébranlables en pardonnant l'infraction. Cette humanité nous est en effet généralement enjointe envers tous les hommes: mais quand le lien de la religion est surajouté, nous sommes plus durs que le fer, si nous ne sommes pas enclins à l'exercice de la compassion. Et nous devons observer qu'ils mentionnent expressément le Dieu de Jacob: parce que la foi et le culte particuliers qui les distinguaient du reste des nations, devaient les unir les uns aux autres dans un lien plus étroit: comme si Dieu, qui avait a adopté cette famille, s'est manifesté au milieu d'eux comme étant engagé à produire la réconciliation.

Et Joseph a pleuré quand ils lui ont parlé . On ne peut pas déterminer avec certitude d'après les paroles de Moïse, si les frères de Joseph étaient présents et parlaient, au moment où il pleura. Certains interprètes imaginent qu'une partie a été ici agie à dessein; de sorte que lorsque l'esprit de Joseph avait été sondé par d'autres, les frères, peu de temps après, sont entrés, pendant le discours. J'incline plutôt à une opinion différente; c'est-à-dire que, quand il sut, par les messagers, que leurs esprits étaient tourmentés et qu'ils se troublaient en vain, il fut ému de sympathie envers eux. Puis, les ayant envoyés chercher, il les libéra de tout souci et de toute crainte; et leur discours, quand eux-mêmes dépréciaient sa colère, lui tirait les larmes. De plus, en pleurant ainsi affectueusement la douleur et l'angoisse de ses frères, il nous offre un exemple remarquable de compassion. Mais si nous avons un conflit ardu avec l'impétuosité d'un tempérament colérique, ou l'obstination d'une disposition à la haine, nous devons prier le Seigneur pour un esprit de douceur, dont la force se manifeste non moins efficacement, en ce jour, dans les membres du Christ, qu'autrefois chez Joseph.

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