11 Ne parlez pas mal, ou, diffamez pas . Nous voyons combien de travail James prend pour corriger le désir de calomnie. Car l'hypocrisie est toujours présomptueuse, et nous sommes par nature des hypocrites, nous exaltant affectueusement en calomniant les autres. Il y a aussi une autre maladie innée dans la nature humaine, que chacun voudrait que tous les autres vivent selon sa propre volonté ou son imagination. Cette présomption que Jacques condamne convenablement dans ce passage, c'est-à-dire parce que nous osons imposer à nos frères notre règle de vie. Il prend alors detraction comme incluant toutes les calomnies et les œuvres suspectes qui découlent d'un jugement malin et perverti. Le mal de la calomnie prend un large éventail; mais ici, il se réfère correctement à ce genre de calomnie que j'ai mentionné, c'est-à-dire lorsque nous décidons de respecter les actes et les paroles des autres, comme si notre propre morosité était la loi, lorsque nous condamnons avec assurance ce qui ne nous plaît pas.

Le fait qu'une telle présomption soit ici réitérée est évident à partir de la raison qui est immédiatement ajoutée, Celui qui dit le mal de, ou diffame son frère , parle mal de, ou diffame la loi . Il laisse entendre que tant de choses sont enlevées à la loi comme on prétend avoir autorité sur ses frères. La détraction contre la loi s'oppose donc à cette révérence avec laquelle il nous appartient de la considérer.

Paul gère à peu près le même argument dans Romains 14, mais à une autre occasion. Car lorsque la superstition dans le choix des viandes possédait certains, ce qu'ils croyaient illégal pour eux-mêmes, ils le condamnaient aussi chez d'autres. Il leur a ensuite rappelé qu'il n'y a qu'un seul Seigneur, selon la volonté duquel tout doit se tenir ou tomber, et au tribunal duquel nous devons tous comparaître. C'est pourquoi il conclut que celui qui juge ses frères selon sa propre vision des choses, assume à lui-même ce qui appartient particulièrement à Dieu. Mais Jacques réprouve ici ceux qui, sous le prétexte de la sainteté, ont condamné leurs frères, et ont donc établi leur propre morosité à la place de la loi divine. Il emploie cependant la même raison avec Paul, à savoir que nous agissons de manière présomptueuse lorsque nous assumons l'autorité sur nos frères, tandis que la loi de Dieu nous subordonne tous à elle-même sans exception. Apprenons alors que nous ne devons pas juger mais selon la loi de Dieu.

Tu n'es pas un pratiquant de la loi, mais un juge . Cette phrase doit être expliquée ainsi: «Lorsque vous revendiquez pour vous-même un pouvoir de censure au-dessus de la loi de Dieu, vous vous dispensez du devoir d'obéir à la loi. Lui alors qui juge imprudemment son frère; secoue le joug de Dieu, car il ne se soumet pas à la règle commune de la vie. C'est alors un argument de ce qui est contraire; parce que l'observation de la loi est complètement différente de cette arrogance, quand les hommes attribuent à leur vanité le pouvoir et l'autorité de la loi. Il s'ensuit donc que nous n'observons alors la loi que lorsque nous dépendons entièrement de son enseignement seul et que nous ne distinguons pas autrement entre le bien et le mal; car tous les actes et toutes les paroles des hommes doivent être réglés par elle.

Si quelqu'un objectait et disait que les saints seraient encore les juges du monde, (1 Corinthiens 6:2,) la réponse est évidente, que cet honneur n'appartient pas à eux selon leur droit, mais en tant qu'ils sont membres du Christ; et qu'ils jugent maintenant selon la loi, de sorte qu'ils ne doivent pas être considérés comme juges parce qu'ils n'assument que docilement Dieu comme leur propre juge et le juge de tous. En ce qui concerne Dieu, il ne doit pas être réputé faire la loi, parce que sa justice est antérieure à la loi; car la loi s'est envolée de la justice éternelle et infinie de Dieu comme un fleuve de sa source.

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