21. Seigneur, si tu avais été ici. Elle commence par une plainte, mais ce faisant, elle exprime modestement son souhait. Sa signification peut être exprimée ainsi: «Par ta présence tu aurais pu délivrer mon frère de la mort, et même maintenant tu peux le faire, car Dieu ne te refusera rien. En parlant de cette manière, elle cède à ses sentiments, au lieu de les contenir sous la règle de la foi. Je reconnais que ses paroles provenaient en partie de la foi, mais je dis qu'il y avait des passions désordonnées mêlées à elles, qui la précipitèrent hors des limites. Car quand elle s'assure que son frère ne serait pas mort, si le Christ avait été présent, quel fondement a-t-elle pour cette confiance? Certes, cela ne découle d'aucune promesse du Christ.

La seule conclusion est donc qu'elle cède inconsidérément à ses propres désirs, au lieu de se soumettre au Christ. Quand elle attribue au Christ la puissance et la bonté suprême, cela procède de la foi; mais quand elle se persuade de plus qu'elle n'avait entendu le Christ déclarer, cela n'a rien à voir avec la foi; (317) car nous devons toujours tenir l'accord mutuel entre la parole et la foi, afin qu'aucun homme ne puisse se forger imprudemment quoi que ce soit pour lui-même, sans l'autorité de la parole de Dieu. En outre, Marthe attachait trop d'importance à la présence corporelle du Christ. La conséquence est que la foi de Martha, bien qu’elle soit mêlée et entrelacée de désirs mal réglés, et même pas totalement exempte de superstition, ne pouvait briller de toute sa splendeur; de sorte que nous n'en percevons que quelques étincelles dans ces mots.

Continue après la publicité
Continue après la publicité