20. En vérité, en vérité, je vous le dis. En ces termes, soit l'Evangéliste raconte un discours sur un sujet différent, et dans un état brisé et imparfait, soit le Christ avait l'intention de faire face à l'offense susceptible de résulter du crime de Judas; car les évangélistes n'exposent pas toujours les discours du Christ en succession ininterrompue, mais jettent parfois ensemble, en tas, une variété de déclarations. Il est plus probable, cependant, que le Christ avait l'intention de se prémunir contre ce scandale. Il y a de trop bonnes preuves que nous sommes très prêts à être blessés par de mauvais exemples; car, en conséquence, la révolte d'un homme inflige une blessure mortelle à deux cents autres, tandis que la fermeté de dix ou vingt hommes pieux édifie à peine un seul individu. De ce fait, pendant que le Christ plaçait un tel monstre sous les yeux de ses disciples, il fallait aussi qu'il leur tende la main, de peur que, frappés par la nouveauté, ils ne retombent. Ce n'est pas seulement pour eux qu'il a dit cela, mais il a aussi consulté l'avantage de ceux qui devaient venir après; car, autrement, le souvenir de Judas pourrait, même de nos jours:, nous faire un tort grave. Lorsque le diable ne peut pas nous éloigner du Christ par haine de sa doctrine, il excite soit l'aversion, soit le mépris des ministres eux-mêmes.

Or, cette mise en garde du Christ montre qu'il est déraisonnable que l'impiété de quiconque dont la conduite est mauvaise ou qui ne convient pas à leur charge, diminue du tout l'autorité apostolique. La raison en est que nous devons contempler Dieu, l'auteur du ministère, en qui, certes, nous ne trouvons rien que nous ayons le droit de mépriser; et ensuite, nous devons contempler le Christ, qui, ayant été désigné par le Père pour être le seul enseignant, parle par ses apôtres. Quiconque donc ne daigne pas recevoir les ministres de l'Évangile, rejette le Christ en eux et rejette Dieu en Christ.

Les papistes jouent un rôle insensé et ridicule, lorsqu'ils s'efforcent d'obtenir ces applaudissements pour eux-mêmes, afin de montrer leur tyrannie. Car, en premier lieu, ils se parent de plumes mendiées et empruntées, n'ayant aucune ressemblance avec les apôtres du Christ; et, deuxièmement, en admettant qu’ils soient apôtres, rien n’était plus éloigné de l’intention du Christ, dans ce passage, que de transférer son droit aux hommes; car qu'y a-t-il d'autre de recevoir ceux que le Christ envoie, sinon de leur céder la place, afin qu'ils accomplissent la fonction qui leur a été confiée?

Continue après la publicité
Continue après la publicité