10. Ne savez-vous pas que j'ai le pouvoir de vous crucifier? Cela montre que la crainte dont Pilate avait été soudainement saisi était transitoire et n'avait pas de racine solide; pour l'instant, oubliant toute peur, il éclate dans un mépris hautain et monstrueux de Dieu. Il menace Christ, comme s'il n'y avait pas eu de juge dans le ciel; mais cela doit toujours arriver avec des hommes non religieux, qui, secouant la crainte de Dieu, retournent rapidement à leur tempérament naturel. Par conséquent, nous en déduisons également que ce n'est pas sans raison que le cœur de l'homme est appelé trompeur, (Jérémie 17:9;) car, bien qu'une certaine crainte de Dieu y habite, il en découle également une simple impiété. Quiconque, donc, n'est pas régénéré par l'Esprit de Dieu, bien qu'il prétende un temps vénérer la majesté de Dieu, montrera rapidement, par des faits opposés, que cette peur était hypocrite.

Encore une fois, nous voyons dans Pilate l'image d'un homme fier, qui est poussé à la folie par son ambition; car, lorsqu'il veut exalter sa puissance, il se prive de toute louange et réputation de justice. Il reconnaît que le Christ est innocent, et par conséquent, il ne se fait pas meilleur qu'un voleur, quand il se vante d'avoir le pouvoir de se trancher la gorge! Ainsi, les mauvaises consciences, dans lesquelles la foi et la vraie connaissance de Dieu ne règnent pas, doivent nécessairement être agitées, et il doit y avoir en elles divers sentiments de chair, qui se disputent; et de cette manière Dieu prend une vengeance signalée sur l'orgueil des hommes, quand ils dépassent leurs limites, pour se réclamer d'une puissance infinie. En se condamnant pour l'injustice, ils se font le plus grand reproche et la plus grande honte. Aucun aveuglement n'est donc plus grand que celui de l'orgueil; et il ne faut pas s'étonner, puisque l'orgueil sent la main de Dieu, contre laquelle elle frappe, s'armer de vengeance. Souvenons-nous donc que nous ne devons pas nous livrer imprudemment à des vantards insensés, de peur de nous exposer au ridicule; et surtout que ceux qui occupent un rang élevé doivent se conduire modestement et ne pas avoir honte d'être soumis à Dieu et à ses lois.

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