11. Tu n'aurais pas de pouvoir. Certains expliquent cela dans un sens général, que rien ne se fait dans le monde si ce n'est avec la permission de Dieu; comme si Christ avait dit que Pilate, bien qu'il pense pouvoir tout faire, ne fera rien de plus que Dieu le permet. L'affirmation est, sans aucun doute, vraie, que ce monde est réglé par la disposition de Dieu, et que, quels que soient les efforts des hommes méchants, ils ne peuvent même pas bouger un doigt mais selon la puissance secrète de Dieu. Mais je préfère l'opinion de ceux qui confinent ce passage au bureau du magistrat; car par ces paroles le Christ réprimande la vantardise insensée de Pilate, en se glorifiant, comme si sa puissance ne venait pas de Dieu; comme s'il avait dit: Tu revendiques tout pour toi-même », comme si tu n'avais pas à rendre compte un jour à Dieu; mais ce n'est pas sans sa providence que tu as été fait juge. Considérez donc que son trône céleste est bien plus élevé que votre tribunal. Il est impossible de trouver un avertissement mieux adapté pour réprimer l'insolence de ceux qui gouvernent les autres, afin qu'ils ne puissent pas abuser de leur autorité. Le père imagine qu'il peut faire ce qu'il veut envers ses enfants, le mari envers sa femme, le maître envers ses serviteurs, le prince envers son peuple, à moins qu'ils ne se tournent vers Dieu, qui a décidé que leur autorité serait limitée par un règle fixe.

C'est pourquoi celui qui m'a livré à toi. Certains pensent que cela déclare les Juifs plus coupables que Pilate, car, avec une haine méchante et une trahison malveillante, ils sont enragés contre un innocent, c'est-à-dire ceux d'entre eux qui étaient des particuliers, et non revêtu d'une autorité légale. Mais je pense que cette circonstance rend leur culpabilité plus odieuse et moins excusable pour un autre motif, qu'ils contraignent un gouvernement divinement nommé à se conformer à leurs désirs anarchiques; car c'est un monstrueux sacrilège que de pervertir une sainte ordonnance de Dieu pour promouvoir toute méchanceté. Le voleur, qui, de sa propre main, égorge un misérable passager, est justement tenu en horreur; mais celui qui, sous les formes d'un procès judiciaire, met à mort un innocent, est bien plus méchant. Pourtant, le Christ n'aggrave pas leur culpabilité, dans le but d'atténuer celle de Pilate; car il n'instaure pas une comparaison entre lui et eux, mais les inclut tous dans la même condamnation, parce qu'ils polluent également une puissance sainte. Il n'y a que cette différence, qu'il attaque directement les Juifs, mais censure indirectement Pilate, qui se conforme à leur méchant désir.

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