Nous concluons donc que le peuple, en acceptant la condamnation des prêtres et des prophètes, n'avait rien fait selon son propre jugement, mais que tous de tous grades par un sentiment violent condamnaient Jérémie. Et comme les prêtres et les prophètes dirigeaient aussi leur discours vers le peuple, il semble clair qu'ils étaient guidés par eux, de sorte qu'ils donnèrent leur consentement sans réfléchir et inconsidérément; car il arrive souvent dans une foule que les gens s'écrient: «Qu'il en soit ainsi, qu'il en soit ainsi; amen, amen. » Jérémie a en effet dit qu'il était condamné par tout le peuple; mais il faut remarquer que les gens sont comme la mer, qui en elle-même est calme et tranquille; mais dès qu'un vent se lève, il y a une grande agitation, et les vagues se précipitent les unes contre les autres; il en est de même pour les gens, qui sans être excités ed sont calmes et paisibles; mais une sédition est facilement soulevée, quand quelqu'un remue des hommes irréfléchis et changeants, et qui, pour conserver la même comparaison, sont fluides comme l'eau. C'est donc ce que Jérémie laisse entendre maintenant.

Mais il y a une autre chose à remarquer, que les gens ordinaires se laissent entraîner dans toutes les directions; mais ils peuvent aussi être facilement restaurés, comme on l'a dit, à un bon esprit. «Quand ils voient», dit Virgile, «un homme remarquable par la piété et les bonnes œuvres, ils se taisent et sont attentifs. Il y décrit (Énéide, 1) une agitation populaire, qu'il compare à une tempête; et il parle à juste titre d'une tempête; mais il a ajouté cette comparaison selon l'usage courant. La même chose nous est maintenant présentée par le Prophète; les prêtres et les prophètes, qui pensaient qu'eux seuls pouvaient se vanter de leur pouvoir et parler avec autorité, contraignaient en quelque sorte le peuple à consentir apparemment. Les conseillers du roi étant maintenant présents, le peuple devint comme muet; les prêtres l'ont perçu, et nous verrons par le numéro que ce que le même poète mentionne se passa: «Par ses paroles, il gouverne leur cœur et adoucit leurs seins. Car il est devenu facile pour les conseillers du roi, même par un mot, de calmer cette insensée violence du peuple. Nous verrons en effet bientôt qu'ils ont dit sans hésitation: «Il n'y a pas de jugement de mort contre cet homme.» Il est donc évident avec quelle facilité les hommes ignorants peuvent être rendus incompatibles avec eux-mêmes; mais cela doit être attribué à leur inconstance; et j'ai remarqué que ce que j'ai dit devrait aussi être, qu'il n'y avait pas de véritable consentement, parce qu'il n'y avait pas de jugement exercé. L'autorité des prêtres les a dominés; puis ils avouèrent servilement ce qu'ils voyaient plut à leurs princes, comme un âne, qui hoche la tête avec ses oreilles.

Or, lorsque le sujet est dûment considéré, il apparaît que seuls les prêtres et les prophètes ont parlé aux princes et au peuple tout entier, que Jérémie était coupable de mort, (165) parce qu'il avait prophétisé contre la ville. Nous avons dit qu'ils se fondaient sur ces promesses, qu'ils appliquaient absurdement dans le but de confirmer leur propre impiété, même que Dieu avait choisi cette ville pour y être adoré. C'était un faux principe, et d'où venait leur erreur? non par simple ignorance, mais plutôt par présomption, car les hypocrites ne sont jamais trompés, sauf quand ils décident de ne pas obéir à Dieu, et autant qu'ils le peuvent de rejeter ses jugements. Lorsqu'ils sont donc emportés par une impulsion perverse et méchante, ils découvrent jamais un prétexte plausible; mais ce n'est qu'un déguisement, comme nous le voyons clairement dans ce récit. Ça suit, -

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