Telle est la substance du message, que le Prophète leur a sans doute expliqué en général; mais ici il touche brièvement ce qu'il a écrit aux captifs, même qu'ils devaient supporter patiemment leur exil jusqu'au moment de leur délivrance, qui ne devait pas être telle que beaucoup l'imaginaient, mais telle que Dieu l'avait fixée. Bien connue en effet à cette époque était la prophétie de Jérémie, non seulement en Judée, mais aussi aux captifs, selon laquelle leur exil ne pouvait pas être achevé en moins de soixante-dix ans.

On dit qu’il a envoyé sa lettre de la main des ambassadeurs du roi. Il est probable que cela a été fait avec la permission de Sédécias; car il ne fait aucun doute qu'en envoyant ses ambassadeurs, il avait l'intention d'obtenir la faveur du roi Nebucadnetsar, par un signe de tête duquel il était monté sur le trône; car il n'était pas d'une telle dignité pour être fait roi, bien que de la semence royale, si Nabuchodonosor n'avait pas pensé que ce serait plus avantageux pour lui-même. Car s'il avait nommé un autre gouverneur sur les Juifs, une sédition aurait pu être facilement soulevée; il entendait donc dans une certaine mesure les pacifier, car il savait que c'était un peuple très réfractaire. Cependant, Sédécias ne régna que par permission, non par son propre pouvoir, ni à cause de sa richesse, mais par le bon plaisir d'un conquérant. Il a ensuite envoyé ses ambassadeurs promettre toutes sortes d'hommages et savoir ce qui devait être fait à l'avenir. Comme il ne souhaitait donc pas le retour de Jeconiah, il permit à ses ambassadeurs de porter la lettre de Jérémie, pas en effet qu'il souhaitait obéir à Dieu. Ce n'était donc pas par respect sincère de la religion, mais parce qu'il pensait qu'il lui serait avantageux que les Juifs restent en Chaldée jusqu'à la mort de Jéconiah; car il espérait ainsi que son royaume serait confirmé, car Jéconiah était pour ainsi dire son rival. Il n'y a pas non plus de doute, mais que Nabuchodonosor a voulu tenir Sédécias lié par cette entrave; car il pouvait n'importe quel jour remettre Jeconiah, qui était son captif, à son ancien état.

Maintenant, nous comprenons pourquoi Sédécias n’a pas interdit que la lettre de Jérémie soit portée aux captifs: il pensait qu’elle servirait à tranquilliser son royaume. Mais le saint Prophète avait autre chose en vue; car son but anxieux n'était pas de gagner la faveur du roi, mais de montrer, comme Dieu lui avait ordonné, combien de temps la captivité serait. Sédécias aurait en effet pu souhaiter qu'une permission soit donnée aux exilés pour revenir; car ceux qui sont restés en Judée n'étaient que la lie et les délits de la société; ce n'était pas un état de choses honorable: et il se peut qu'il ait eu aussi cela en vue, en envoyant des ambassadeurs à Nabuchodonosor, que Jérusalem ne pouvait pas rester désolée, mais qu'une partie au moins des exilés pourrait revenir, et qu'il pourrait y avoir soyez aussi certains pour cultiver la terre qui avait été presque dépouillée de ses habitants. Mais Jérémie déclara que ce qu'il savait n'était en aucun cas acceptable pour le roi, qu'un retour était en vain attendu avant la fin de soixante-dix ans. On voit donc qu'il n'a rien dit pour gagner la faveur du roi; et pourtant le roi ne considérait pas avec déplaisir que la lettre avait été envoyée pour apaiser toutes les agitations et pour contenir toute la violence de ceux qui, autrement, auraient été trop enclins à faire de nouvelles tentatives. Cela explique le fait que la lettre a été envoyée de la main de Elasah et Gemariah

Il ajoute, en même temps, qu'ils ont été envoyés par Zedekiah à Babylone, que est, pour gagner la faveur du roi Nebucadnetsar, ou, du moins, pour assurer son amitié. J'en viens maintenant au message lui-même:

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