De ces paroles, nous apprenons que le roi Sédécias, bien qu'il n'ait pas obéi aux bons et sages conseils, ni même à Dieu et à sa vérité, n'était pas encore l'un des pires, car de lui-même il appelait le prophète à lui et souhaitait découvrez s'il pouvait en quelque sorte apaiser Dieu. Il y a ici, en bref, une description donnée du caractère de Sédécias: il ne voulait pas se soumettre à Dieu et à sa parole, et pourtant il n'était pas assez cruel pour devenir furieux contre le Prophète; il n'avait pas non plus entièrement rejeté toute crainte de Dieu, tout souci de religion et tout respect pour l'enseignement prophétique. Car il a sans aucun doute envoyé chercher Jérémie en tant que véritable serviteur de Dieu, et dans une certaine mesure l’honorait et souhaitait que Dieu soit propice à lui-même. Mais c'est généralement le cas des hypocrites: ils seraient volontiers réconciliés avec Dieu, mais en même temps ils veulent rester libres, c'est-à-dire conserver leurs propres dispositions pécheuses; bref, ils souhaitent vivre comme cela que Dieu leur donne la place et leur permet de pécher à leur guise. Tel était Sédécias, et pourtant il n'avait pas atteint le plus haut degré d'impiété, car il avait encore quelque considération pour le Prophète; il n'était pas non plus aussi sauvage et cruel que ses conseillers. Il l'appela alors à lui-même et lui demanda en privé, de ne pas s'éloigner, comme nous le verrons ailleurs, en aucune façon de sa dignité royale: car il demanda simplement au Prophète de ne pas parler ouvertement, car il perdrait ainsi son propre autorité.

Il lui lui a ensuite demandé en secret, parce qu'il était perplexe. Il souhaitait en effet une réponse favorable, mais il osait à peine l'espérer; et donc il a conduit le Prophète dans un lieu secret, et lui a demandé sans que personne en soit témoin, Est-ce là, dit-il, un mot de Dieu? Certains expliquent cela, comme si Sédécias avait demandé si les prophéties de Jérémie étaient vraies, comme s'il avait dit: "Ce que tu as dit jusqu'ici, est-il venu de Dieu?" mais ce n'est pas une explication appropriée; au contraire, il a demandé, si le prophète avait récemment reçu une parole de Dieu? Il désirait alors un nouveau message et entendre quelque chose sur la future délivrance de la ville: car il était sans doute persuadé que Jérémie avait jusqu'ici exercé la fonction de prophète, comme elle le devenait; car il ne le demanda pas comme un homme ordinaire, ni ne le regarda comme un imposteur, mais demanda s'il y avait une parole de Dieu. Il est vrai que j’ai dit précédemment que les hypocrites recherchent toujours la faveur de Dieu d’une manière insensée; car ils voudraient que Dieu satisfasse leurs convoitises pécheresses, mais Dieu ne peut se renier. D'où Sédécias, bien qu'il ait manifesté apparemment une certaine considération pour la religion, mais a demandé sottement: Y avait-il une parole de Jéhovah? c'est-à-dire: Y a-t-il un message qui a été récemment porté à la connaissance de Jérémie? Il a répondu: Il y a, même ceci, Tu seras livré entre les mains des Chaldéens

Ici, nous pouvons remarquer l'audace du Prophète; il n'avait pas été brisé par tous les maux qu'il avait rencontrés, mais il avait toujours rempli fidèlement la fonction qui lui était confiée. Il répondit donc honnêtement au roi, mais non sans danger, Tu seras livré, dit-il, entre les mains des Chaldéens : car il était à peine sorti de prison, où il avait été enterré comme dans une tombe, et nous verrons que la prison avait été pour lui comme la mort; et le Prophète ne fut pas dépourvu d'infirmité et de peur, comme il le montrera bientôt; pourtant la peur ne l'empêchait pas d'accomplir fidèlement la fonction qui lui était confiée. Bien que le prophète redoutait les souffrances de la prison, bien qu'il craignait aussi la mort, il surmonta tous ces sentiments et présenta sa vie comme un sacrifice, quand il répondit ouvertement et hardiment au roi, que les Chaldéens seraient bientôt des conquérants et feraient lui un captif. Vient ensuite l'exposé que le Prophète a fait au roi -

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