Ici est ajouté un autre récit, - que le roi Sédécias envoya de nouveau chercher Jérémie pour qu'il vienne à lui dans le Temple, c'est-à-dire dans la cour du Temple; car il n'était pas permis au roi d'entrer dans le sanctuaire, et la cour est souvent appelée le temple. Mais il y avait, comme on le sait, de nombreuses entrées. La plus grande porte était vers l'est, mais il y avait des portes de l'autre côté. Le tribunal comportait également plusieurs parties, séparées les unes des autres. Alors Sédécias, afin qu'il puisse parler en privé à Jérémie, vint à la troisième entrée de la cour, et là, il demanda au prophète de lui expliquer fidèlement ce qu'il avait reçu de Dieu.

Il ne fait aucun doute que Sédécias, au cours du temps, a éprouvé une plus grande considération pour Jérémie comme fidèle serviteur de Dieu. Pourtant, comme nous l'avons dit, il n'était pas vraiment attentif à l'enseignement du Prophète. Par conséquent, l’esprit du roi était dans un état douteux, comme ces hypocrites, qui, ayant en eux une semence de la peur de Dieu, fluctuent et changent continuellement, et n’ont rien de solide et de fixe. Ils n'osent, en effet, mépriser ni Dieu ni ses serviteurs; non, ils reconnaissent qu’ils sont sous l’autorité de Dieu et que sa parole n’est pas évanescente; et pourtant ils évitent autant qu'ils le peuvent et cherchent à changer, pour ainsi dire, la nature de Dieu. Tel était le caractère de Sédécias. Car il n'était pas de ceux qui méprisent ouvertement et grossièrement Dieu, comme nous le voyons aujourd'hui, le monde étant plein d'épicuriens, qui considèrent la religion comme une fable. Tel n'était donc pas Sédécias, mais il gardait une certaine crainte de Dieu; non, il a même montré du respect pour le Prophète; et pourtant il ne voulait pas se soumettre à Dieu et suivre les conseils du prophète. Il était donc suspendu, pour ainsi dire, entre deux opinions. Mais il est probable qu'il entretenait quelque espoir, car il avait sauvé la vie de Jérémie. il aurait donc pu penser que Dieu était pacifié, ou qu'il renoncerait en quelque sorte à sa sévérité, comme les hypocrites se flattent toujours. Car s’ils font la moindre des choses, ils pensent qu’ils méritent une faveur, je ne sais quoi, de la part de Dieu. C'est pourquoi Sédécias, quand il eut soulagé le saint Prophète et le nourrit pendant la plus grande pénurie, pensa que ce service était acceptable pour Dieu; et c'était en partie acceptable; mais il avait tort de penser que c'était une sorte d'expiation. C'est ainsi qu'il a envoyé chercher le Prophète; il attendait une réponse favorable, même que la colère de Dieu était apaisée, ou du moins atténuée. Mais il faut remettre le reste à demain.

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