On voit ici la condition misérable du roi. S'il n'avait pas foi en la réponse de Jérémie, il n'aurait pas craint ainsi. Mais il a reconnu que ce qu'il avait entendu de la bouche du Prophète était vrai. En attendant, il retarda et prolongea le temps autant qu'il le put, et choisit plutôt de passer sa vie dans le tremblement que d'être immédiatement libéré de tout souci et anxiété. Ce n'était en aucun cas d'agir comme un roi; car s'il avait eu du courage, il n'aurait pas attendu jusqu'à la dernière heure. Nous savons en effet que les hommes courageux rencontrent hardiment la mort, lorsqu'ils ne voient plus aucun espoir d'honneur. Sédécias avait perdu son autorité; il tenait en effet le titre de roi, mais il était sans pouvoir; car il était obligé d'obéir servilement à ses conseillers; et maintenant il craignait sa propre ombre, et pourtant le temps prolongé, comme je l'ai dit, autant qu'il le pouvait; et sur ce compte il a demandé au Prophète, que cette conversation puisse rester comme enterrée.

En disant, tu ne mourras pas, il n'a pas menacé le Prophète, mais a laissé entendre que le silence ne serait pas moins avantageux pour Jérémie que pour lui-même: " Tu susciteras la fureur de tous contre toi, si tu parles de cet entretien, car personne ne peut supporter d'entendre quoi que ce soit de la ruine de la ville: si alors tu consultes à ton propre bénéfice, ne dis pas un mot de ceci, et qu’il ne vienne ni au peuple ni à mes conseillers. Sous la couleur d'un conseil, il dit alors à Jérémie: "Regarde de peur de mourir (115) Il n'a donc pas parlé de manière menaçante.

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