Sédécias savait sans aucun doute que le mal avait été fait au saint Prophète; car s'il souhaitait qu'il reste tel qu'il était, il savait pourtant que le Prophète n'avait pas menacé le peuple de la mauvaise volonté ou d'un esprit hostile; et il était ainsi conscient qu'il avait affaire à Dieu plutôt qu'à un mortel. Quoi qu'il en soit, il savait que Jérémie n'était pas un ennemi de la sécurité publique selon la charge portée par les princes. Il aurait pu alors souhaiter délivrer le Prophète de leurs mains, mais il se soumit à leur fureur; car il fut dépouillé de tout pouvoir royal, et devint pour ainsi dire esclave de ses propres conseillers, dont dépendait le gouvernement du royaume.

Ils expliquent à tort ce verset, qui pensent que le roi a parlé honorablement de ses conseillers, comme s'il avait dit, que telle était leur prudence et leur dignité, que rien ne pouvait leur être refusé. Ils pervertissent le sens du Prophète; car le roi, au contraire, reconnaît ici qu'il était réduit à une telle condition, comme s'il était un particulier, il avoua enfin qu'il était le serviteur des serviteurs; «Maintenant, je vois», dit-il, «que je ne suis pas roi, mais que vous gouvernez de telle sorte que, que je le veuille ou non, je suis obligé de céder à vous, même dans la meilleure cause. Il n'y a alors aucun doute que c'était la plainte amère du roi quand il a dit: Le roi ne peut rien faire contre vous. (110)

Mais Sédécias méritait cette dégradation: car il aurait dû être dès le début plus enseignable et se soumettre à Dieu. Mais en premier lieu, comme nous l'avons vu, il avait méprisé la doctrine prophétique et n'avait pas écouté la voix de Dieu; et en second lieu, il se révolta perfidement du roi chaldéen, et devint ainsi coupable d'ingratitude, car lorsque son neveu fut détrôné, c'est-à-dire Jeconiah ou Coniah, il obtint le pouvoir royal par la faveur du roi de Babylone. Il avait donc été ingrat de lui refuser l'hommage. Mais son impiété était la cause principale de tous les maux. Comme il avait alors été un tel rebelle contre Dieu, il méritait que les princes lui fassent preuve de rebelles. Il s'est alors dégradé et s'est privé de l'autorité royale, quand il a refusé la soumission à la parole de Dieu, et aussi quand il a nié le tribut au roi de Babylone. Il n'était donc pas étonnant que Dieu le soumette aux princes et aux conseillers, qui étaient encore ses serviteurs.

Quant à ces courriers, leur arrogance était inexcusable d'oser condamner Jérémie; car c'était enlever au roi son propre droit; Mourir, laissez cet homme, car il mérite la mort. Pourquoi ne se contentaient-ils pas de l'accuser, sans prétendre aussi être ses seuls juges? Comme, alors, ils ont traité le roi de manière si irrespectueuse, il ne fait aucun doute qu'ils étaient des méprisants de Dieu, alors qu'ils ne considéraient pour rien la dignité royale. Mais quant au roi, il a récolté, comme je l'ai dit, le fruit de sa propre impiété, car il n'avait pas donné à Dieu son honneur en embrassant la vérité enseignée par le prophète. Il fallait donc qu'il soit traité avec indignité et contumace, pour qu'il n'ose dire même un mot au nom d'une juste et bonne cause. C'est la raison pour laquelle il a dit: Il est entre vos mains, car le roi ne peut rien faire contre vous

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