Il répète la même chose qu'avant, car il reproche aux Juifs d'avoir été si lents à considérer que la main de Dieu était contre eux. La viande, dit-il, n'a-t-elle pas été coupée sous nos yeux? la joie et l'exultation de la maison de notre Dieu? Ici, il réprimande la folie des Juifs, de ne pas avoir perçu les choses sous leurs yeux. Il dit donc qu'ils étaient aveugles au milieu de la lumière, et que leur vue était telle, qu'en voyant ils ne virent rien: ils auraient sûrement dû se sentir angoissés, quand le besoin atteignit le temple. Car puisque Dieu avait ordonné que les prémices lui soient offertes, le temple n'aurait en aucun cas dû être sans ses sacrifices; et bien que les mortels périssent cent fois à cause de la famine et du besoin, Dieu ne doit pas être privé de son droit. Alors qu'il n'y avait plus ni offrande ni libation, quelle était la stupidité du peuple de ne pas ressentir cette malédiction, qui aurait dû le blesser plus que s'il avait été consumé cent fois par la famine? Nous voyons alors le dessein des paroles du Prophète, c'est-à-dire condamner les Juifs pour leur stupidité; car ils ne considéraient pas qu'un jugement très grave leur avait été infligé, lorsque le temple était privé de ses sacrifices habituels.

Il ajoute ensuite que joie et allégresse ont été enlevés: car Dieu a ordonné aux Juifs de venir au temple pour rendre grâce et se reconnaître bénis, car il avait choisi son habitation parmi eux. C'est pourquoi cette expression est si souvent répétée par Moïse: «Tu te réjouiras devant ton Dieu», car en disant cela, Dieu entendait encourager davantage le peuple à venir joyeusement au temple; comme s'il disait: «Je ne veux certainement pas votre présence, mais je souhaite par ma présence vous rendre heureux. Mais maintenant, lorsque le culte de Dieu a cessé, dit le prophète, cette joie avait également été abolie; car les Juifs ne pouvaient pas rendre joyeusement grâce à Dieu quand sa malédiction était devant leurs yeux, quand ils voyaient qu'il était leur adversaire, et aussi quand ils étaient privés des ordonnances de la religion. Nous comprenons maintenant pourquoi le Prophète joint la joie et l'allégresse aux offrandes: ils étaient les symboles de l'action de grâce.

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