30. Non, père Abraham. C'est une personnification, comme nous l'avons dit, qui exprime plutôt les sentiments des vivants que l'angoisse des morts. La doctrine de la Loi est peu estimée par le monde, les Prophètes sont négligés, et aucun homme ne se soumet à entendre Dieu parler à sa manière. Certains souhaiteraient que les anges descendent du ciel; d'autres, que les morts sortent de leurs tombes; d'autres, que de nouveaux miracles devraient être accomplis chaque jour pour sanctionner ce qu'ils entendent; et d'autres, que les voix devraient être entendues du ciel. (312) Mais si Dieu était heureux de se conformer à tous leurs désirs insensés, cela ne leur serait d'aucun avantage; car Dieu a inclus dans sa parole tout ce qui est nécessaire pour être connu, et l'autorité de cette parole a été attestée et prouvée par des sceaux authentiques. De plus, la foi ne dépend pas de miracles, ni d'aucun signe extraordinaire, mais est le don particulier de l'Esprit et se produit au moyen de la parole. Enfin, c'est la prérogative de Dieu de nous attirer à lui, et il se plaît à travailler efficacement par sa propre parole. Il n'y a donc pas la moindre raison de s'attendre à ce que ces moyens, qui nous éloignent de l'obéissance à la parole, nous soient d'un quelconque service. Je reconnais volontiers qu'il n'y a rien auquel la chair est plus fortement encline que d'écouter de vaines révélations; et nous voyons avec quelle ardeur ces hommes, pour qui toute l'Écriture est un objet de dégoût, se jettent dans les pièges de Satan. De là sont apparues la nécromancie et d'autres illusions, que le monde non seulement reçoit avec avidité, mais court après avec une rage furieuse. Mais tout ce qui est affirmé ici par le Christ, c'est que même les morts ne pouvaient pas se réformer, (313) ou ramener à un esprit sain, ceux qui sont sourds et obstinés contre les instructions de la loi.

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