65. Puis le grand prêtre a loué ses vêtements. Par ceci nous voyons combien peu d'avantages ont été tirés par les hommes méchants des miracles par lesquels Christ avait prouvé sa Divinité. Mais il n'est pas nécessaire de s'étonner que, sous le déguisement médiocre d'un serviteur, le Fils de Dieu ait été méprisé par ceux qui étaient insensibles à toute inquiétude concernant le salut promis. Car s'ils n'avaient pas entièrement écarté tout sentiment pieux, leur état déplorable aurait dû les conduire à chercher avec inquiétude le Rédempteur; mais quand ils maintenant, sans faire aucune enquête, le rejettent lorsqu'il leur est offert, ne détruisent-ils pas toutes les promesses de Dieu, autant qu'il est en leur pouvoir? Le grand prêtre déclare d'abord que Christ est un blasphémateur, ce à quoi les autres consentent ensuite. Le déchirer les vêtements montre clairement à quel point ceux qui méprisent Dieu profanement font de fausses prétentions de zèle. Il aurait en effet été louable en le grand prêtre, d’entendre le nom de Dieu honteusement profané, non seulement pour ressentir un ressentiment intérieur et une douleur atroce, mais pour faire un affichage ouvert de sa détestation; mais tout en refusant de faire enquête, il a inventé une accusation non fondée de blasphème. Et pourtant, cet hypocrite perfide, alors qu'il assumait un caractère qui ne lui appartenait pas, enseignait aux serviteurs de Dieu avec quelle sévérité de mécontentement ils devaient considérer les blasphèmes, et condamné par son exemple les honteux la lâcheté de ceux qui ne sont pas plus touchés par un outrage à la religion, que s'ils entendaient des bouffons proférer leurs plaisanteries idiotes.

Puis ils lui ont craché au visage. Soit Luc a inversé l'ordre du récit, soit notre Seigneur a enduré deux fois ce traitement hautement méprisant. Cette dernière supposition me paraît probable. Et pourtant, je ne doute pas que les serviteurs aient été encouragés à cracher sur Christ, et à frapper lui avec une plus grande insolence, après avoir vu que le conseil, pour autant que leur décision avait de l'influence, le condamna à mort. Le but de toutes ces expressions de mépris était de montrer que rien n’était plus improbable que d’être un prince des prophètes qui, en ayant les yeux bandés, (233) n'a même pas pu conjurer les coups. Mais cette insolence a été tournée par la providence de Dieu dans un but très différent; pour le visage du Christ, déshonoré par crachats et coups, nous a rendu cette image qui avait été défigurée et presque effacée par le péché.

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