3. Et pourquoi le Seigneur nous a-t-il amenés dans ce pays? L'orgueil, et même la folie de leur impiété, se trahit plus complètement ici, quand ils accusent Dieu de tromperie et de cruauté, comme si tie les trahissait aux nations cananéennes et les conduisait au massacre ; car ils concluent qu'ils ne doivent pas obéir à son commandement, parce qu'il les détruirait, et pas seulement ainsi, mais qu'il donnerait en même temps leurs femmes et leurs enfants pour être une proie. On voit combien l'incrédulité est folle, quand elle cède à elle-même, puisque ces misérables n'hésitent pas à préférer des accusations contre Dieu, et à rembourser ses bienfaits en l'appelant leur traître. Mais quelle était la cause de cette audace blasphématoire, (54) sauf qu'ils ont entendu dire qu'ils auraient à voir avec de puissants ennemis? comme s'ils n'avaient pas expérimenté la puissance de Dieu pour être tels, que rien de ce qu'ils pourraient rencontrer n'était à craindre pendant qu'Il était de leur côté! En même temps, ils accusent aussi Dieu de faiblesse, comme s'il était moins puissant que les nations de Canaan. À la fin, leur aveuglement monstrueux et leur insensé atteignent leur paroxysme, lorsqu'ils se consultent sur leur retour, et, rejetant Moïse, se mettent à choisir un chef qui les livrera à nouveau à Pharaon. Ont-ils si vite oublié à quel point leur état était misérable? Ce n'était pas de leur faute, mais pendant qu'ils étaient des hôtes paisibles et inoffensifs, que les Egyptiens les avaient si cruellement affligés, puisqu'ils n'étaient haïs par Pharaon pour aucune autre raison que parce qu'il ne pouvait supporter leur multitude; qu'allait-il donc faire, alors que, pour eux, il avait subi tant de calamités; quelle humanité, encore une fois, devait-on attendre de cette nation qui avait déjà conspiré pour leur destruction, alors qu'elle n'en avait subi aucun dommage? Il n'y avait sûrement pas de maison parmi eux qui ne tarderait pas à venger son premier-né! Pourtant, ils désirent se livrer à la volonté d'un ennemi le plus acharné, qui, sans aucune mauvaise volonté, avait procédé à toutes sortes d'extrémités contre eux. Par conséquent, nous voyons clairement que les incroyants ne sont pas seulement aveuglés par la juste vengeance de Dieu, mais emportés par un esprit d'engouement, afin de s'infliger les plus grands maux.

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