1. Et le Seigneur a parlé à Moïse et à Aaron Cette distribution en bandes séparées doit ont servi à éviter les conflits; car, si Dieu n'avait pas ainsi assigné à chacun sa place propre, l'ambition de l'homme est si naturelle qu'elle se serait disputée la place d'honneur. Il eût été pénible pour la famille de Ruben, le premier-né, de démissionner de sa dignité; et, même s'ils s'étaient patiemment soumis au châtiment qui leur était infligé, ils auraient été amenés à prendre la dernière place, comme étant condamnés à l'ignominie. Des différends auraient également surgi au sujet des enfants des concubines, car ils n'auraient pas pensé que cela était cohérent; ceux qui sont issus de Léa et de Rachel devraient leur céder la place supérieure. D'ailleurs, à mesure qu'ils avaient individuellement l'avantage du nombre, ils se seraient crus lésés à moins de précéder les autres.

Ainsi, les enfants de Siméon n'auraient jamais souffert d'être rangés sous l'étendard de Ruben. Là encore, une dispute aurait également surgi entre les enfants d'Ephraïm et de Manassé. Dieu a donc aussitôt mis un terme à tous ces troubles en arrangeant ainsi leurs rangs que chacun connaissait son propre groupe. Par conséquent, Juda, bien que le quatrième fils de Léa, reçut le premier étendard comme une distinction honorable, afin qu'il puisse ainsi d'une manière commencer à accomplir la prophétie de Jacob par anticipation; et deux tribus se sont unies à lui qui se soumettraient volontiers à son règne, Issacar et Zébuhm; parce qu'ils tiraient leur origine des enfants de la servante (421) que Léa avait remplacée à sa place.

Quoique Reuben eût été privé de sa primogéniture, malgré le fait qu'il pouvait rester quelque consolation pour sa postérité, il fut placé au-dessus du deuxième critère; deux tribus lui étaient associées, qui en raison de leur connexion ne seraient pas lésées au combat sous son commandement, la tribu de Siméon, son frère utérin, et la tribu de Gad, qui était également issue de la servante de Léa.

Il fallait que Dieu interpose son autorisation, afin que deux tribus fussent formées d'un seul chef, Joseph; autrement, le fait aurait conduit à la contestation, parce que l'inégalité était odieuse en elle-même, et que cette famille pouvait paraître élevée non sans honte aux autres. D'ailleurs, les enfants de Manassé, qui étaient supérieurs par la loi de la nature, n'auraient jamais été amenés à obéir, à moins qu'un décret divin ne s'y soit interposé. Mais cette division n'aurait pas pu être mieux formée que celle des fils de Rachel, parce que leur consanguinité était plus proche; car une lutte acharnée aurait pu également surgir pour la direction de la quatrième bande, car il était injuste que le fils d'une servante eût été placé à sa tête, et ainsi préféré à un fils légitime de Leah, et à l'autre fils de Rachel, surtout quand Benjamin était si singulièrement aimé de Jacob, le père commun de tous. (422) La seule volonté de Dieu, en effet, était suffisante, et plus que suffisante pour empêcher toutes les querelles; mais, dans la mesure où il a choisi de les gouverner avec générosité et paternité plutôt que d'une manière despotique, il s'est plutôt conformé à leurs désirs que de les conduire par contrainte. Cependant, parce que leurs disputes ne pouvaient être empêchées par de simples décisions humaines, il est de nouveau dit à la fin du chapitre que Moïse n’a rien fait sauf par le commandement de Dieu. En même temps, l'obéissance du peuple est remarquée en ce qu'il a obéi pacifiquement à Moïse, puisqu'ils ont ainsi ratifié leur reconnaissance de Moïse comme un vrai et fidèle ministre de Dieu; car cette soumission est le compagnon inséparable de la piété sincère envers Dieu, que tout ce qui est proposé par ses ministres approuvés, le peuple doit l'accepter avec révérence.

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