15. Et Balak a de nouveau envoyé des princes. Ici, nous voyons que, même si les hommes humblement impies implorent la grâce de Dieu, ils ne mettent pas de côté leur orgueil; comme si leur grandeur pouvait servir à éblouir les yeux de Dieu. Afin donc de lui faire exécuter leurs vœux, ils le croient assez pour déployer leurs magnifiques cérémonies; et, en effet, quelle que soit la modestie que la superstition puisse prétendre, elle se gonfle toujours d'une secrète confiance. Ainsi Balak, pour obtenir la faveur, fait une démonstration de sa dignité et de sa puissance, et estime que Balaam sera ainsi à son service. Bien que, cependant, l'imposteur montre beaucoup plus d'esprit dans sa seconde réponse qu'auparavant, son hypocrisie est bientôt découverte, et il trahit la duplicité de son esprit. C'est, en effet, un discours noble, et révélateur de beaucoup de magnanimité: «Si Balak me donnait sa maison pleine d'argent et d'or, je ne désobéirai pas au commandement de Dieu:» mais pourquoi ne lui bannit-il pas instantanément tout trafiquants impies, qui l'incitent à la transgression? Nous voyons donc qu'il parle plutôt dans un esprit de vantardise que pour attribuer à Dieu la gloire qui lui est due; car son désir était d'acquérir pour lui-même le titre et le crédit d'un saint prophète par cette parade d'obéissance. Entre-temps, quand il demande qu’une période de retard lui soit accordée dans le but de demander quel était le plaisir de Dieu, il est reconnu coupable de rébellion impie. Il n'ose pas ouvertement, et dans un mépris flagrant de Dieu, se mettre en avant pour maudire le peuple de Dieu: et jusqu'ici bien: mais pourquoi n'acquiesce-t-il pas à la décision divine? pourquoi, quand on lui a assuré si une affaire était licite ou non, s'enquiert-il encore en doutant? Car c'est ainsi qu'il délibère et se demande si ce que Dieu a prescrit une fois doit être certain et immuable; non, il s'efforce de forcer Dieu à modifier sa détermination. Depuis le moment où il avait entendu: «Tu n'iras pas», sous quel prétexte était-il permis de continuer la controverse? Tel est donc l’objet de l’effort de Balaam, que Dieu, en retirant la décision qu’il avait prononcée, se renie; et c'était un acte de l'impiété la plus blasphématoire. On trouvera encore beaucoup de ces personnes de nos jours, qui, bien que pleinement assurées de la volonté de Dieu, ne cessent néanmoins de la contrer, afin qu'elles puissent enfin atteindre la fin vers laquelle elles sont précipitées par leur cupidité sans foi ni loi. . Au départ, c'est tout sauf leur désir de savoir ce qui est juste; ou, quand ils le savent, de le suivre: mais l'ambition en suscite les uns, la convoitise en enflamme les autres, et les autres sont poussés en avant par l'avarice: en un mot, les mauvaises affections président à chaque délibération. Aussitôt Dieu interpose un obstacle et les oblige, qu'ils le veuillent ou non, à comprendre ce qu'ils doivent faire. Ils procèdent, cependant, nonobstant; et, dans la mesure où le chemin est fermé, ils s'efforcent par des subterfuges, par des chemins tortueux ou des évasions, d'échapper à la parole sûre de Dieu; et, bien qu'ils paraissent faire cela modestement, parce qu'ils hésitent jusqu'à ce que la permission ait été obtenue de Dieu, cependant leur impudence se trahit ici, qu'ils ne cessent d'importuner Dieu et ses prophètes, jusqu'à ce qu'ils aient extorqué ce qu'ils ont déjà entendu comme illégal. Il est donc clair que tous ceux-là sont des disciples de Balaam, qui essaient l'indulgence de Dieu, afin qu'Il leur permette enfin de tenter quoi; Il a refusé une fois.

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