6. Et Moïse dit aux enfants de Gad. Une réprimande si aiguë et si sévère nous montre la grandeur du mal: car une chaleur inconsidérée n'a pas entraîné Moïse dans une colère aussi violente, ni ne s'est trompé, pour donner son opinion sur une point qu'il n'a pas bien compris. Il savait donc ce que demandaient les fils de Gad et de Ruben; et par conséquent, il a protesté contre eux avec véhémence, parce qu'ils voulaient lacérer le corps de l'Église par cette méchante séparation. Il commence par leur parler de leur cupidité pécheresse et déraisonnable, en ce qu'ils cherchaient à se livrer à l'oisiveté, alors que leurs frères étaient sur le point de traverser une terre hostile; car ils n'avaient aucune supériorité légitime, de manière à jeter sur les autres tous les travaux, périls et fardeaux de la guerre. Puisque, par conséquent, Dieu avait imposé la même condition à tous, (213) il n'était pas juste qu'une partie d'entre eux en soit exemptée, comme par privilège . Plus sévèrement, cependant, leur ingratitude et leur perversité envers Dieu sont châtiées, que leur injustice envers leurs frères, alors qu'il allègue à leur reproche, qu'ainsi le cœur des enfants d'Israël serait brisé, ( 214) afin qu'ils refusent d'obéir à l'appel de Dieu.

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