23. Et il a dit Le prophète nous informe, par ces mots, que le peuple avait un sentiment sensible de leur remarquable délivrance de la destruction imminente, au moyen de la seule prière, qui, pendant une saison, a empêché la vengeance de Dieu d'éclater contre eux. En très peu de temps, cependant, ils retournent à leur disposition habituelle d'esprit, preuve frappante de la terrible perversité de leur cœur. Pour représenter à quel point Dieu a été offensé, le prophète dit qu'il avait l'intention de détruire les transgresseurs: non pas que Dieu soit soumis aux passions humaines, d'être très en colère pendant un peu, puis immédiatement après, après avoir été apaisé, change son dessein; car Dieu, dans son conseil secret, avait résolu leur pardon, comme il leur pardonnait réellement. Mais le prophète fait mention d'un autre dessein, par lequel Dieu avait l'intention de frapper les gens de terreur, c'est qu'en apprenant à connaître et à reconnaître la grandeur de leur péché, ils pourraient être humiliés à cause de cela. C'est cette repentance si souvent mentionnée dans les Écritures. Non pas que Dieu soit mutable en lui-même; mais il parle à la manière des hommes, afin que nous puissions être affectés par un sentiment plus sensible de sa colère: comme un roi qui avait résolu de pardonner un contrevenant, pourtant il l'a placé devant son siège de jugement, le plus efficacement pour l'impressionner avec l'ampleur de la gentillesse qui lui est faite. Dieu donc, tout en gardant pour lui son dessein secret, déclara ouvertement au peuple qu'il avait commis une infraction qui méritait d'être punie de la mort éternelle. Ensuite, il dit que Moïse se tenait dans la brèche, signifiant qu'il avait intercédé avec Dieu, de peur que sa terrible vengeance n'éclate parmi le peuple. Il y a ici une allusion à la manière dont les villes sont prises d'assaut; car si une brèche est faite dans le mur par l'un des divers engins qui sont employés à la guerre, des soldats courageux se jetteront instantanément dans la brèche pour la défendre. (255) D'où Ezéchiel reproche aux faux prophètes, qui, contrairement à Moïse, trompant le peuple par ses flatteries, faisant, pour ainsi dire, un mur de boue, font ne pas se mettre dans la brèche le jour de la bataille.

«Vous n'êtes pas monté dans les brèches, ni fait la haie pour la maison d'Israël, pour vous tenir dans la bataille au jour du Seigneur», Ézéchiel 13:5.

Certains exposants sont d'avis que le prophète se réfère à la séparation que les gens avaient faite entre eux en violant l'alliance de Dieu, et la relation sacrée dans laquelle ils se tenaient l'un à l'autre; mais le sens est le même. Car dans cette brèche qui a donné lieu à cette métaphore ou similitude, Dieu, en défendant si fidèlement son peuple, était pour eux à la place d'un mur ou d'un rempart. L'ayant provoqué de nouveau à la colère, il allait se précipiter sur eux pour leur destruction, si Moïse ne s'était pas interposé comme leur intercesseur.

Continue après la publicité
Continue après la publicité