18. Voici, l'œil de Jéhovah est sur ceux qui le craignent. Ayant montré que ce que les hommes comptent, leurs meilleures défenses ne leur profitent souvent rien, ou plutôt sont totalement sans valeur, lorsque les hommes dépendent d'eux; le psalmiste montre maintenant, d'autre part, que les croyants, bien qu'ils ne soient ni des hommes de grande puissance ni de grande richesse, sont néanmoins suffisamment protégés par la seule faveur de Dieu et seront en sécurité à jamais. Sa signification n'est pas un peu illustrée par cette comparaison, que les rois et les géants ne tirent aucun secours de leur force invincible, tandis que Dieu soutient la vie des saints dans la famine et la disette, aussi vraiment que s'il leur rendait la vie une fois morts. On comprend donc mieux pourquoi le prophète abaisse toute la force du monde; non pas, sûrement, que les hommes soient prostrés, ou aient le cœur brisé au point de se languir de désespoir; mais que, mettant de côté leur orgueil, ils devraient fixer leurs pensées sur Dieu seul et se persuader que leur vie dépend de sa protection. De plus, en disant que l'œil de Dieu se penche sur ceux qui le craignent pour les sauver, il exprime plus que s'il avait dit que sa main et sa puissance suffisaient à les préserver. Un doute pourrait s'insinuer dans l'esprit des faibles, si Dieu étendrait cette protection à chaque individu; mais quand le psalmiste le présente comme veillant et gardant, pour ainsi dire, la sécurité des fidèles, il n'y a aucune raison pour que l'un d'eux tremblât ou hésite encore un instant avec lui-même, car il est certain que Dieu est présent avec lui pour l'aider, à condition qu'il reste tranquillement sous sa providence. De là aussi, il apparaît encore plus clairement à quel point il avait dit un peu auparavant que le peuple est béni dont le Dieu est Jéhovah, parce que, sans lui, toute la force et la richesse que nous pouvons posséder seront vaines, trompeuses et périront; tandis que, d'un seul regard, il peut défendre son peuple, subvenir à ses besoins, le nourrir en temps de famine et le préserver en vie quand il est condamné à mort. Le genre humain tout entier, sans doute, est soutenu par la providence de Dieu; mais nous savons que ses soins paternels ne sont accordés spécialement qu'à ses propres enfants, afin qu'ils sentent que leurs nécessités sont vraiment considérées par lui.

Continue après la publicité
Continue après la publicité