11. Je me souviendrai des oeuvres de Dieu. Le prophète maintenant, inspiré par un nouveau courage, résiste vigoureusement aux tentations, qui avaient jusqu'à présent prévalu contre lui aussi près de submerger sa foi. Ce souvenir des œuvres de Dieu diffère du souvenir dont il avait précédemment parlé. Puis il contempla de loin les bienfaits divins, et il trouva que leur contemplation était insuffisante pour apaiser ou atténuer son chagrin. Ici, il les saisit, pour ainsi dire, comme des témoignages assurés de la grâce éternelle de Dieu. Pour exprimer le plus grand sérieux, il répète la même phrase en prononçant une affirmation; car le mot כי, ki, est ici utilisé simplement pour confirmer ou améliorer l'énoncé. Ayant alors, pour ainsi dire, obtenu la victoire, il triomphe dans le souvenir des oeuvres de Dieu, étant assurément persuadé que Dieu continuerait comme il s'était montré depuis le commencement. Dans la deuxième clause, il exalte hautement le pouvoir que Dieu avait déployé en préservant ses serviteurs: Je me souviendrai de vos merveilleuses œuvres depuis le début. Il emploie le nombre singulier, ton secret, ou ton merveilleux travail; mais je n'ai pas hésité à corriger l'obscurité en changeant le nombre. Nous le trouverons peu de temps après avoir utilisé le nombre singulier pour désigner de nombreux miracles. Ce qu'il veut dire en bref, c'est que la merveilleuse puissance de Dieu qu'il a toujours mise en avant pour la préservation et le salut de ses serviteurs, à condition que nous y réfléchissions dûment, est suffisante pour nous permettre de surmonter toutes les douleurs. Apprenons de cela que, bien que parfois le souvenir des œuvres de Dieu puisse nous apporter moins de réconfort que nous le souhaiterions, et que nos circonstances l'exigeraient, nous devons néanmoins nous efforcer, que la lassitude produite par la douleur ne brise pas notre courage. Cela mérite toute notre attention. Au moment de la douleur, nous sommes toujours désireux de trouver un remède pour atténuer son amertume; mais le seul moyen par lequel cela peut être fait est de jeter nos soucis sur Dieu. Il arrive cependant souvent que plus il s'approche de nous, plus il se rapproche de l'apparence extérieure, il aggrave nos peines. Beaucoup, donc, lorsqu'ils ne tirent aucun avantage de ce cours, s'imaginent qu'ils ne peuvent pas faire mieux que l'oublier. Ainsi ils détestent sa parole, à l'écoute de laquelle leur chagrin est plutôt aigri qu'atténué, et ce qui est pire, ils désirent que Dieu, qui ainsi aggrave et enflamme leur douleur, se retire à distance. D'autres, pour enterrer le souvenir de lui, se consacrent entièrement aux affaires du monde. Il en était bien autrement avec le prophète. Bien qu'il n'ait pas immédiatement expérimenté le bénéfice qu'il aurait pu désirer, il a néanmoins continué à placer Dieu. devant lui, soutenant sagement sa foi par la réflexion, que comme Dieu ne change ni son amour ni sa nature, il ne peut que se montrer enfin miséricordieux envers ses serviteurs. Apprenons aussi à ouvrir nos yeux pour voir les œuvres de Dieu; dont l'excellence est peu compte à notre avis, en raison de la faiblesse de nos yeux et de notre perception inadéquate de ceux-ci; mais qui, si on l'examine attentivement, nous ravira d'admiration. Le psalmiste répète dans le douzième verset, qu'il méditera continuellement sur ces œuvres, jusqu'à ce que, en temps voulu, il reçoive le plein avantage que cette méditation est censée offrir. La raison pour laquelle tant d'exemples de la grâce de Dieu ne contribuent en rien à notre profit et échouent à édifier notre foi, c'est que dès que nous avons commencé à en faire les sujets de notre réflexion, notre inconstance nous entraîne vers autre chose. et ainsi, au tout début, nos esprits les perdent bientôt de vue.

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