Demandez-lui aussi le royaume—C'est-à-dire : « Demandez, dis-je, le royaume pour lui, pour Abiathar le sacrificateur, et pour Joab, fils de Zeruiah, par le conseil duquel il s'efforce d'envahir le royaume », ce qui revient à dire : « Si Abischag est lui a été donné, tout le peuple conclura que le royaume lui appartient. Les Hébreux disent qu'il n'est permis à aucun homme de prendre une femme qui a appartenu à un roi, à moins qu'il ne soit roi. Il est évident d'après le verset 28 (où on nous dit que Joab s'était tourné vers Adonija, bien qu'il ne se soit pas tourné vers Absalom), qu'il était au courant de ce conseil, et donc conscient de sa culpabilité, il s'enfuit vers les cornes de l'autel; et comme Salomon, sans aucun doute, connaissait très bien les mauvais desseins d'Adonija et de ses frères conspirateurs, aucune imputation de cruauté ne peut être portée contre lui pour avoir enlevé un rebelle incorrigible.

Adonija en effet, s'il avait vécu sous notre constitution, aurait eu une audience équitable avant sa condamnation. Mais il faut se souvenir que dans les royaumes d'Orient, le gouvernement était absolu, et le pouvoir de vie ou de mort tout entier dans le prince ; de sorte que Salomon, sans la formalité d'aucun procès, pouvait déclarer son frère mort : et parce qu'il concevait que, dans des cas de cette nature, les retards étaient dangereux, il pouvait l'envoyer immédiatement et le faire expédier ; bien qu'on ne puisse que dire que cela avait été plus à son éloge, s'il avait montré plus de clémence, et épargné sa vie.

Continue après la publicité
Continue après la publicité