Quand Abigaïl vit David, etc. — Abigaïl était une femme d'un mérite distingué. Elle avait l'avantage d'une belle personne, mise en valeur par une excellente intelligence, une adresse gracieuse et une prudence peu commune ; ceux-ci sont finement découverts dans son discours à David, qui est plein d'une éloquence si humble, pathétique, naturelle, et pour cette raison puissante, qu'il n'y a pas, je pense vraiment, d'égal dans l'antiquité. Elle commence par supplier que le blâme de cette inconduite pût s'éclairer plutôt sur elle que sur son mari ; voir 2 Samuel 14:9 mais supplie en même temps que David veuille entendre ce qu'elle a à dire dans sa propre excuse. Quant à Nabal, il était au-dessous de l'attention de David ; un homme, comme son nom l'indique, nabal, (qui signifie foliedans l'hébreu,) d'une compréhension très moyenne; et elle s'excuse en lui assurant qu'elle n'a pas entendu un mot de son message jusqu'à ce que ses serviteurs aient été renvoyés. Elle lui insinue alors la bonté de Dieu, en le soustrayant à la vengeance et au sang ; et dans la même phrase s'entremêle une adjuration très solennelle de s'abstenir des deux, 1 Samuel 25:26 .

Abigaïl, après cela, supplie David qu'il permettrait à ses serviteurs d'accepter ses cadeaux (ils étaient trop méchants pour son acceptation): répétant sa demande de pardon, et ajoutant, que Dieu le préserverait certainement de ses ennemis, qu'elle souhaite à sois tout comme Nabal,aussi méprisable, aussi incapable de lui faire du mal, et aussi humilié devant lui ; que Dieu, dont il avait combattu les batailles (en insinuant finement que ceux-là seuls étaient dignes de ses prouesses), et dont il avait jusqu'alors gardé les lois inviolables, le préserverait certainement, et à la fin l'établirait sur le trône : et qu'alors il serait question sans remords ni inquiétude pour lui, qu'il s'était abstenu de se venger de lui-même et de verser le sang ; concluant avec une demande sérieuse, que, lorsque Dieu l'aurait établi, il se souviendrait d'elle. Les mots du verset 29, Mais l'âme de mon Seigneur sera liée dans le paquet de VIE, &c. Calmet rendrait, Mais l'âme de mon Seigneur sera comme une pierre vivante avec le Seigneur. Il est certain que par cette traduction l'opposition est finement marquée entre les deux clauses du vers : mais nous ne connaissons ni versions ni manuscrits qui favorisent cette traduction de notre savant bénédictin.

Houbigant traduit comme nous, et observe que la similitude est tirée de petits paquets dans lesquels sont rassemblées des choses de valeur, afin qu'elles ne soient pas dispersées et jetées ; et en même temps une comparaison est faite entre ces paquets et une fronde dans laquelle on met une pierre, non pour être conservée, mais pour être jetée. Voir les thèses de Schmidt.

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