Et Osée, le fils d'Éla… Après qu'Osée eut assassiné son prédécesseur Pékah, les anciens du pays semblent avoir pris le gouvernement en main ; car il n'eut possession du royaume qu'à la fin de la douzième année d'Achaz ; c'est-à-dire neuf ans après avoir commis le fait. Il est venu à la couronne, il faut l'avouer, d'une manière très méchante ; et pourtant son caractère dans l'Écriture n'est pas aussi vil que celui de plusieurs de ses prédécesseurs, chap. 2 Rois 17:2. Car tandis que les rois d'Israël avaient jusqu'alors maintenu des gardes sur les frontières, pour empêcher leurs sujets d'aller à Jérusalem pour adorer, Osée enleva ces gardes, et donna à tous la liberté d'aller faire leur adoration là où la loi l'avait ordonné ; et c'est pourquoi, quand Ézéchias avait invité tout Israël à venir à sa Pâque, ce prince laissa aller tout ce qui voulait ; et lorsqu'à leur retour de cette fête, ils détruisirent tous les monuments d'idolâtrie qui se trouvaient dans le royaume de Samarie, au lieu de les interdire, selon toute probabilité il y donna son consentement ; car sans quelques encouragements tacites, au moins, ils n'auraient pas pu s'y aventurer.

RÉFLEXIONS. — 1° Terrible était l'état d'Israël dans ces derniers jours. Comme les convulsions du corps avant sa dissolution, sous des jugements sans humilité, par des miséricordes non affectées, persévérant uniformément dans un cours d'idolâtrie ; leurs rois montant successivement sur le trône par le meurtre ; secoué par des commotions intestinales, gâté par des ennemis envahissants, jusqu'à ce que, enfin, le balai de la destruction balaye le pays.

1. Zacharie, le dernier de la famille de Jéhu, commença et termina son règne en six mois.
2. Shallum, son meurtrier et successeur, avait encore un espace plus court. Un mois a vu sa grandeur mal acquise ruinée. Menahem vengea sur lui sa trahison et son meurtre, et s'empara de la couronne, dont l'usurpateur fut dépossédé. Noter; Peu de traîtres et d'assassins meurent dans leur lit.

3. Menahem, étant monté sur le trône par le sang, cherche à assurer son siège par la barbarie la plus inhumaine à ceux qui ont osé s'opposer à lui. Tiphsah, pour avoir refusé d'ouvrir ses portes, est, comme une terreur pour les autres, saccagée et ravagée avec la plus sauvage fureur, jusqu'à déchirer les femmes enceintes. Pourtant, lâche comme cruel, il n'osa combattre le roi d'Assyrie, qui l'envahit ; mais à une somme immense, qu'il a prélevé de ses nobles, l'a racheté, et l'a engagé pour soutenir son mauvais gouvernement. Noter; Plus nous lisons sur cet état misérablement opprimé et distrait, plus nous devrions être reconnaissants pour la liberté, la paix et la sécurité dont nous jouissons sous notre propre gouvernement doux.

4. Pekahiah succéda à son père, qui mourut en paix, quoique tyran et usurpateur. Deux ans son gouvernement chancelant a continué, quand il est tombé par la conspiration de son général Pekah, qui a saisi le trône, et a régné à sa place.
5. Pendant vingt ans, Pékah garda la couronne que sa trahison avait acquise ; mais une longue impunité n'est pas une sécurité définitive. Le roi d'Assyrie, bien que si récemment soudoyé, revint et s'empara de tout Galaad, avec une partie de Nephtali, Zabulon et Éphraïm ; et ainsi la moitié des dix tribus sont allées en captivité.

Sur quoi une conspiration se forma contre Pékah, et Osée, l'ayant assassiné, comme il l'avait fait son prédécesseur, osa porter cette couronne qui avait été si fatale aux autres, et se révéla aussi destructrice pour lui-même. Tous ces rois ont concouru à suivre les péchés de Jéroboam, et ainsi justifié Dieu dans ces jugements qui tombaient si lourdement sur eux.

2° Jotham, qui succéda à son père Ozias sur le trône de Juda ; copié ses excellences, et évité ses péchés; seuls les hauts lieux sont restés. Sa réparation de la porte de la maison du Seigneur montre son respect pour l'endroit, et Dieu le garda en paix, semble-t-il, tous ses jours, le retirant à l'âge de quarante et un ans, de la tempête qui se préparait sous la confédération des rois de Syrie et d'Israël. Noter; (1.) Les justes sont éloignés du mal à venir. (2.) Quand Dieu retire un bon roi d'une nation, ou un bon ministre de son troupeau, ils ont des raisons de craindre, de peur que pour leurs péchés et leur inutilité le Seigneur ait une controverse contre eux.

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