Ésaïe 11:2

Et l'Esprit du Seigneur reposera sur lui. Après un récit de sa naissance, le prophète expose ici les qualités et les dons du Messie ; à savoir, les dons excellents et extraordinaires du Saint-Esprit. Voir 1 Corinthiens 12:8 . Par les dons de l'Esprit, j'entends certaines dispositions spirituelles qui ornent et perfectionnent l'homme, autant qu'il est spirituel ; au sujet desquelles, comme trouvé dans le Messie, le prophète nous informe ici de trois choses : Premièrement, quels devraient être ces dons ; deuxièmement, par quelle cause ils seront produits ; troisièmement, de quelle manière ils seront possédés par le Messie.

Quant au premier, on pense communément que ces dons sont au nombre de six ; la sagesse, la prudence, le conseil, le courage, la connaissance ou l'amour, et la crainte de Jéhovah ; mais comme on dit communément que les dons de l'Esprit sont au nombre de sept ( Apocalypse 1:4 .) ainsi Vitringa et d'autres ont pensé que l'Esprit du Seigneur, dans la première partie du verset, dénote ici aussi un don distinct ; à savoir, l'esprit de prophétie, (voir chap. Ésaïe 42:1 Ésaïe 61:1.) c'est-à-dire ce don de grâce, par lequel une personne est dotée, par l'Esprit, de la connaissance de la volonté secrète et des conseils de Dieu : et si l'esprit de prophétie est ainsi compris, nous pouvons remarquer un ordre élégant par le prophète en racontant ces dons : car il commence par les perfections de l'entendement et du jugement, et finit par les perfections de la volonté.

La première perfection de l'entendement est la connaissance ; le suivant est la sagesse ; qui est suivie de cette vertu du jugement, la prudence, et de celle qui lui est proche, une abondance de conseils, ou une aptitude à enseigner : puis suivent trois perfections de la volonté ; la force d'âme, la connaissance ou plutôt l'amour (car c'est le sens de l'expression ici) et la crainte ou le respect de Jéhovah. Toute la perfection de l'esprit humain est circonscrite dans ces dons et grâces ; et ces dons et grâces se trouvaient le plus éminemment dans la nature humaine de Jésus-Christ, à qui Dieu n'a pas donné l'Esprit avec mesure, et qui était un prophète puissant en paroles et en actes. Voir Vitringa.