Et Gédéon — préparé, etc. — Toute viande rôtie est un mets délicat chez les Arabes, et rarement mangé par eux. La viande mijotée ne se rencontre également qu'à leurs fêtes et à leurs grandes tables, et est par conséquent aussi un mets délicat ; le régime commun n'étant que de la viande bouillie, avec du riz, du potage et du pilaw, de la viande en ragoût avec la soupe, etc. Cette soupe, ou quelque chose de très semblable, nous pouvons croire que c'était le bouillon que Gédéon a présenté à l'ange, qu'il a pris pour un simple messager mortel de Dieu. On s'est peut-être demandé pourquoi il devait sortir son bouillon,d'une opinion qu'il aurait été mieux gardé à l'intérieur, et donné aux pauvres après que le prétendu prophète aurait été retiré ; mais ces passages expliquent le fait. Le bouillon, comme l'imaginent nos traducteurs, était, je conclus, le ragoût de viande savoureuse qu'il avait préparé, avec une sorte d'alcool comme les gens de l'Est apportent aujourd'hui leur ragoût de viande aux personnes les plus dignes et les plus honorables.

Qu'entend-on alors par la chair mise dans le panier ? Le Dr Shaw semble avoir entièrement éclairci la question à la p. 12 de sa préface, où il dit : « Outre un bol de lait et une corbeille de figues, de raisins secs ou de dattes, qui à notre arrivée nous ont été présentés, pour arrêter nos appétits, le maître de la tente nous a troupeau, (selon le nombre de notre entreprise) un enfant ou une chèvre, un agneau ou un mouton, dont la moitié a été immédiatement bouillonnait par sa femme, et servi avec cuscasooe: le reste a été fait kab-ab, par exemple coupé à morceaux et rôtis ; que nous avons réservés pour notre petit-déjeuner ou notre dîner du lendemain. »Ne pouvons-nous pas imaginer que Gédéon, offrant un léger rafraîchissement au prétendu prophète, selon le mode arabe actuel, lui a demandé de rester jusqu'à ce qu'il puisse fournir quelque chose de plus substantiel ; qu'il a immédiatement tué un gamin, en a fait bouillir une partie, fait kab-ab d'une autre partie ; et quand c'était prêt, il fit sortir la viande mijotée dans une marmite, avec des galettes de pain sans levain qu'il avait cuites; et le kab-ab dans une corbeille, pour qu'il l'emporte avec lui, pour le servir pour quelque après-repas dans son voyage ? 

Rien de plus conforme aux coutumes arabes actuelles, ni d'explication plus aisée du texte ; rien de plus commode pour le transport de la viande réservée qu'un panier léger ; comme nous l'apprend Thévenot, il emportait sa viande toute garnie avec lui dans un maund. Ce que les autres peuvent penser du passage, je ne le sais pas ; mais jusqu'à ce que j'aie rencontré ces remarques, je n'ai jamais pu expliquer que Gédéon apportait la viande à l'ange dans un panier. En ce qui concerne le fait de laisser le prétendu prophète sous un arbre pendant qu'il était enterré (au lieu de l'introduire dans quelque appartement de son habitation) et de lui apporter le repas là-bas, j'observerais ici que non seulement les Arabes qui vivent dans tentes, et leurs personnes à charge, mais aussi ceux qui vivent dans des maisons, comme Gédéon, le pratiquent encore.

Le docteur Pococke l'observa fréquemment chez les Maronites, et fut si frappé de leur conformité à l'ancienne coutume, qu'il ne put s'empêcher d'y prêter une attention particulière ; des laïcs de qualité et des ecclésiastiques, le patriarche et les évêques, ainsi que de pauvres prêtres obscurs, traitant leurs hôtes de la même manière. Voyages, vol. 2: p. 95, 96. 104. Voir Observations sur les Écritures, p. 178.

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