De chaque tribu mille... Six mille des Madianites faits prisonniers à la guerre (voyez les vers suivants) nous donnent une preuve suffisante de la force de cette nation, et que les lois de la prudence exigeaient une nombreuse armée pour les attaquer ; mais un peuple favorisé du ciel, et conduit par le Dieu des armées, avait une méthode de combat supérieure à toute prudence humaine. Il plut à Dieu que Moïse ne commandât qu'une petite armée dans cette expédition, afin que la victoire pût paraître due à lui et non à l'homme. Un corps de douze mille hommes a été envoyé contre Madian, ( Nombres 31:5 .) étant un détachement de mille de chaque tribu. Phinées ( Nombres 31:6.) était probablement leur général; du moins, les paroles de Moïse semblent suggérer cette opinion. D'ailleurs, la commission de venger le mal fait aux Israélites ne pouvait être confiée à une main plus appropriée que la sienne, qui avait commencé à le faire avec tant de zèle.

Cependant, le texte est ambigu, ce qui a fait une question, si Phinées a été envoyé pour commander les troupes, ou si seulement pour leur inspirer du courage à la vue des instruments sacrés,et au son des trompettes ? Ceux qui épousent la première de ces opinions, l'ont trouvée sur le silence de l'Écriture à l'égard du général qui devait commander l'armée. Or, où est l'historien, disent-ils, qui, en rendant compte d'une armée, oublierait de faire mention du général ? Ceux qui sont de l'autre avis affirment qu'il n'y a pas d'exemple de prêtres mis à la tête d'armées : il y en eut, en effet, toujours qui les suivirent ; mais ce n'était que pour remplir leurs fonctions religieuses et pour appeler l'ennemi à implorer la miséricorde des Israélites. A cette objection, d'autres répondent que le ministère de Phinées était tout à fait extraordinaire ; que nous ne devons pas juger de cette sainte personne par la coutume ordinaire ; et cela, comme le zèle dont il témoignait à propos de Zimri n'était pas moins digne d'éloges pour avoir dépassé les lois habituelles ; aussi aurait-il pu être nommé commandant d'une armée dans une occasion aussi extraordinaire, contrairement à l'usage commun.

Il est également allégué, contrairement à la première de ces opinions, que la commission de Phinées semble avoir été restreinte au roulement des instruments sacrés et au son de la trompette ; mais comme, d'autre part, on ne peut nier que cette commission lui a été donnée, de même on ne peut pas non plus prouver qu'elle était opposée à l'autre.

Il n'est pas plus certain non plus de déterminer quels étaient ces instruments sacrés. Peut-être l'historien n'entendait-il rien de plus par là que les trompettes sacrées, qui, dit-il, étaient entre les mains de Phinées ; les instruments sacrés, même les trompettes sacrées. Voir Le Clerc. Certains pensent qu'il s'agit de l' arche , auquel cas Phinées aurait été accompagné par plusieurs des Lévites : la paraphrase chaldéenne explique ainsi le texte ; et Spencer adopte le même avis. Il dit qu'Éléazar, étant chargé d'années et d'infirmités, n'était plus en mesure de remplir la fonction annexée à son ministère, de porter l'urim et le thummim ; et que Phinées reçut l'ordre d'aller à la place de son père.

Quoique ce ne soit qu'une conjecture, il est pourtant certain que les grands prêtres avaient leurs adjoints pour suppléer à leur incapacité. Au cas où le grand prêtre se trouverait souillé, dit Maïmonide, l'usage était de lui substituer un vicaire, qui officiait à sa place ; ce vicaire s'appelait son second et lui succédait ; et il avait aussi ses vicaires, qui agissaient à son égard comme il le faisait envers le grand-prêtre. Voir la 66e thèse de Saurin.

RÉFLEXIONS. — Les Madianites avaient été, avec les Moabites, grandement contribués à éloigner Israël de Dieu ; ils sont donc à punir parmi les premiers ; car ce sont nos pires ennemis qui nous entraînent dans le péché. Noter; Nos convoitises sont ces Madianites, et contre elles nous devons mener une guerre implacable. 1. Dieu ordonne à Moïse de venger le peuple de ses ennemis, afin que, bien qu'il ne voie pas toutes leurs victoires, il puisse en voir les prémices avant de mourir. C'est un réconfort dans la mort de laisser l'église de Dieu dans un état de prospérité croissante. 2.

Moïse obéit et fait sortir un détachement de mille hommes de chaque tribu ; assez, si Dieu était avec eux, pour consumer les armées les plus nombreuses de Madian. Dieu leur apprendra ainsi que ce n'est pas tant le bras de chair que sa faveur qui leur assure la victoire. 3. Phinées, qui s'était distingué par son zèle contre les Madianites, est envoyé avec eux. Noter; Là où la bataille est celle du Seigneur, et pour venger sa querelle dans une si bonne cause, nous pouvons avancer hardiment.

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