Psaume 131:1

UN CALME, parce que calme, le cœur parle ici avec des accents tranquilles, un peu comme le « chantonnage » de l'enfant paisible sur le sein de sa mère, auquel le doux chanteur assimile son âme. Le psaume est l'expression la plus parfaite de l'esprit d'enfant qui, comme le Christ l'a enseigné, est caractéristique des sujets du royaume des cieux. Il suit un psaume de pénitence, dans lequel une âme contrite attendit le pardon de Jéhovah, et, le trouvant, exhorta Israël à espérer sa rédemption de toute iniquité. La conscience du péché et la réception consciente de la rédemption de celui-ci précèdent la vraie humilité, et une telle humilité devrait suivre une telle conscience.

Le psalmiste ne prie pas ; encore moins contredit-il sa petitesse dans l'acte même de la déclarer, en s'en apercevant. Il parle dans cette humeur sereine et heureuse, parfois accordée aux âmes humbles, lorsque la réalisation est plus présente que le désir, et l'enfant, replié sur le cœur divin, ressent sa béatitude d'une manière si satisfaisante que les craintes et les espoirs, les souhaits et les rêves, sont immobiles.

Les mots simples parlent le mieux des joies tranquilles. Une seule note est jouée dans ce psaume, que l'on pourrait presque appeler une berceuse. Combien de cœurs cela a-t-il aidé à faire taire !

L'arrogance que le psalmiste désavoue a son siège dans le cœur et sa manifestation dans des regards dédaigneux. Le cœur humble regarde plus haut que l'orgueilleux, car il lève les yeux vers les collines et les fixe sur Jéhovah, comme un esclave sur son seigneur. De hautes pensées de soi engendrent naturellement des ambitions qui recherchent de grandes sphères et se mêlent de choses au-dessus de leur portée.

Le chanteur ne fait pas référence à des questions au-delà de la solution par la faculté humaine, mais à des ambitions mondaines visant à la proéminence et à la position. Il vise bas, en ce qui concerne la terre ; mais il vise haut, car sa marque est dans les cieux.

Secouant tant d'ambitions et d'élévation d'esprit, il a trouvé le repos, comme tous ceux qui se vident le cœur de cette substance périlleuse. Mais il est à noter que le calme dont il jouit est le fruit de sa propre maîtrise de soi, par laquelle son moi dominant a apaisé et apaisé la nature sensible avec ses désirs et ses passions. Ce n'est pas la tranquillité d'une nature calme qui parle ici, mais celle dans laquelle le locuteur est entré, par la maîtrise vigoureuse des éléments perturbateurs.

À quel point la lutte avait été dure, combien de pleurs amers et de résistance irritable il y avait eu avant que le calme ne soit gagné, est racontée par la belle image de l'enfant sevré. Au sevrage, il sanglote et se débat, et toute sa petite vie est perturbée. Ainsi, aucun homme ne parvient à avoir un cœur tranquille sans beaucoup d'autosuppression résolue. Mais la figure parle du repos ultime, encore plus clairement que de la lutte précédente.

Car, une fois le processus accompli, l'enfant se blottit satisfait sur le sein chaud de la mère, et ne souhaite rien de plus que de s'y coucher. Ainsi l'homme qui a courageusement pris en main sa propre nature plus faible et plus ardente, et a dirigé ses désirs loin de la terre en les fixant sur Dieu, est libéré de la misère du désir brûlant et passe dans le calme. Celui qui cesse ses propres œuvres entre dans le repos.

Si un homme oblige ainsi son « âme » à cesser ses envies de ce que la terre peut donner, il devra ignorer ses luttes et ses cris, mais ceux-ci feront place au calme ; et le fruit de la béatitude de placer tous les désirs sur Dieu sera la meilleure défense contre la récurrence des désirs une fois réduits au silence.

Le psalmiste voudrait que tout Israël partage la tranquillité de son cœur et termine son tendre morceau de chant par un appel à espérer en Jéhovah, par lequel eux aussi peuvent entrer dans la paix. Le psaume précédent se terminait par le même appel ; mais là la miséricorde de Dieu dans le traitement du péché était principalement en cause, tandis qu'ici sa suffisance pour tous les besoins d'une âme est impliquée.

Le seul secret du pardon et de la délivrance de l'iniquité est aussi le secret du repos des désirs tyranniques et des désirs dérangeants. L'espérance en Jéhovah apporte le pardon, la pureté et la paix.

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