Quoi? N'avez-vous pas des maisons où manger et boire ? Ou méprisez-vous l'Église de Dieu et faites-vous honte à ceux qui ne l'ont pas fait ? Que vous dirai-je ? Dois-je vous féliciter pour cela ? Je ne te loue pas.

La question que l'apôtre aborde maintenant n'est pas une simple coutume ou usage que le bon jugement chrétien peut ajuster pour s'adapter aux besoins de la situation, mais une règle à laquelle il demande l'assentiment : Mais en vous donnant cet ordre, je ne vous loue pas, en cela non pour le meilleur, mais pour le pire, vous vous réunissez. L'accusation concerne la forme appropriée du culte public, surtout s'il est lié à la célébration de la Cène du Seigneur.

Il ne les loue pas, il ne peut retenir son mécontentement, sa censure : Parce que non pour le meilleur, mais pour le pire vous vous réunissez. Au lieu d'être édifiés, aidés dans leur croissance spirituelle, ils ont été blessés dans leur foi ; leurs réunions se sont déroulées dans un esprit de frivolité qui ne tenait aucun compte du caractère sacré de l'occasion. La raison en était d'abord : chaque fois que vous vous réunissez en assemblée, c'est continuellement à mes oreilles que les schismes, les dissensions ont leur place parmi vous ; et en partie je crédite les histoires.

Le service dont parle Paul est celui qui était lié à la célébration de l'Eucharistie, qui avait lieu souvent, au moins tous les dimanches. Ce service était entièrement au sein de la congrégation, aucun étranger n'étant admis, aucun incroyant ou Gentil n'étant présent. On prenait d'abord un repas commun (le soi-disant festin d'amour), après quoi suivait la Sainte Communion. A Corinthe, la congrégation s'était divisée en cliques, séparées les unes des autres en partie par des distinctions sociales, en partie par le sentiment dû aux divisions en leur sein.

Au lieu de tenir un repas commun, chaque clique a choisi un coin pour elle-même, laissant l'autre strictement seul. Comme le dit Paul, il pouvait très bien croire que cela était vrai, puisque cela semblait être une nécessité de l'affaire : Car en effet aussi des hérésies, des partis, doivent exister parmi vous, afin que le vraiment approuvé puisse devenir évident au milieu d'eux. C'était en accord avec l'administration divine par laquelle le mal, loin d'entraver, est fait un serviteur du bien.

Dieu abandonnera finalement les combattants persistants, qui se complaisent dans la colère, les conflits, les séditions, les hérésies, à leur mauvais esprit, le résultat étant que les vrais chrétiens, qui sont approuvés par Dieu, sont rendus manifestes dans la congrégation. Augustin dit très justement : Les hérésies sont la pierre angulaire de l'Église. Leur péché sert à les révéler et ainsi à purger et purifier la congrégation chrétienne d'un élément discordant désagréable.

L'apôtre fait maintenant une accusation spécifique : Lorsque, alors, vous vous réunissez au même endroit, ce n'est pas un repas du Repas du Seigneur. Il semble que la congrégation corinthienne, même à ce début, avait un lieu précis pour se réunir, puisque Paul ne parle évidemment pas de congrégations de maison. Leur but était sans doute de célébrer l'Eucharistie, et les éléments terrestres, le pain et le vin, ne manquaient pas, mais la manière dont ils se sont réunis a rendu la célébration une farce et un blasphème.

Car en mangeant, comme l'heure du repas arrivait, chacun prenait, avançait à la hâte, son propre souper, cherchant et s'asseyant avec ses amis particuliers. Autrefois, la coutume voulait que les membres apportent ce qu'ils voulaient, ce qu'ils pouvaient se permettre, la nourriture étant alors partagée également entre tous. Mais maintenant que la nouvelle coutume égoïste est devenue répandue, les pauvres n'avaient que peu ou rien et avaient donc faim, tandis que les membres les plus riches avaient plus que suffisant pour leurs besoins et s'enivraient. « La scène de l'avidité sensuelle et de l'orgueil pourrait bien culminer dans l'ivresse. » Sûrement un spectacle honteux à présenter pour une congrégation chrétienne !

La réprimande de Paul ne manquait donc pas d'acuité : N'avez-vous pas de maisons pour manger et boire ? Assurément, ils ne pouvaient pas être dans une situation telle qu'ils rendaient nécessaire la satisfaction de leurs appétits dans le culte public. Ou, au contraire, méprisez-vous la congrégation de Dieu et faites-vous honte à ceux qui sont sans moyens ? Si telle était leur intention délibérée, de mépriser l'Église de Dieu et de faire ressentir aux membres pauvres leur pauvreté, leur incapacité à maintenir leur fin d'un tel comportement débauche, alors leur action était d'autant plus répréhensible.

Que pourrait et devrait leur dire l'apôtre dans ces circonstances ? Lui était-il possible de les féliciter pour un tel comportement ? Il leur a dit franchement que c'était hors de question. Comment aurait-il pu excuser une telle frivolité inexcusable, d'autant plus qu'elle s'est produite à l'occasion de la célébration de l'Eucharistie !

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