C'est pourquoi, que celui qui parle dans une langue inconnue prie pour qu'il interprète.

L'apôtre tire ici une inférence du plus petit au plus grand : De même les choses sans vie, bien qu'elles émettent des sons, comme la flûte ou la harpe, mais à moins qu'il n'y ait une distinction dans leurs tons ou leurs sons, comment ce qui est joué ou harpé être distingué? L'apôtre se réfère ici soit à la qualité des sons, soit aux intervalles, soit à la distinction des hauteurs, tout ce qui distingue la musique des divers instruments.

Si les musiciens laissent les notes se confondre dans une confusion absolue, au mépris total des lois de l'harmonie et des limitations des divers instruments, comment l'auditeur peut-il deviner l'air ? Au lieu d'une mélodie, il n'entendra que des bruits confus. Et de même, si la trompette qui donne les signaux à la guerre ou à la bataille émet une voix incertaine, les soldats ne sauront pas distinguer s'ils doivent avancer ou reculer ou exécuter un autre mouvement : situation désastreuse.

L'application des deux chiffres de comparaison est facile : De même aussi, à moins que vous, avec la langue, en faisant usage du don des langues, ne prononciez un discours distinct, des mots dont le sens est clair pour les auditeurs, comment ce qui est dit sera-t-il distingué, compris, par les auditeurs ? Car vous serez de ceux qui parlent en l'air. Toutes les belles paroles dans les assemblées de l'église, qu'elles soient prononcées dans des langues étrangères ou dans celles que les gens eux-mêmes ont demandées, sont sans valeur et pire qu'inutiles, si leur contenu n'est pas clair pour l'assemblée, si les auditeurs ne obtenez les mots finement articulés et les phrases bien modulées du locuteur.

Remarque : Il y a beaucoup trop de prédications de nos jours qui incarnent toutes les excellences des manuels scolaires quant au plan, à la diction, à la mise en paragraphe, etc., mais il manque ce point le plus important : la clarté édifiante. La devise de nos jours semble être : Lavez-moi, mais ne me mouillez pas ; c'est-à-dire, soit : Lissez le texte rugueux à des oreilles polies, et gardez confortablement la damnation hors de vue, ou : Gardez l'amour de Dieu de toutes vos forces, et fermez confortablement le salut hors de vue.

Afin de rendre la situation claire, Paul ajoute l'exemple de la multitude de langues et de dialectes humains : Il se trouve qu'il y a tant de sortes de voix dans le monde, et aucune d'entre elles n'est sans voix. Dans le grand nombre de langues à travers le monde, partout où les gens utilisent leur voix comme moyen de communication, il n'y en a pas une qui n'ait l'exigence fondamentale d'une langue : elle a un sens pour quelqu'un ; il peut être compris par ceux qui le connaissent.

Il s'ensuit donc que si je ne connais pas le sens de la voix, si je n'en comprends pas la signification, je serai pour celui qui parle un barbare, et celui qui parle un barbare par rapport à moi. Le mot barbare était appliqué par les Grecs et les Romains à tous ceux qui ne parlaient pas leur langue. Une langue étrangère sera pour moi un jargon confus de sons, et je ne puis en comprendre le sens ; il ne peut y avoir de compréhension. Ainsi, toutes les langues non interprétées dans le service public de la congrégation sont inutiles, et le fait même que la langue étrangère puisse véhiculer un sens précieux peut être d'autant plus provocant.

L'apôtre fait maintenant l'application à la situation de Corinthe : De même vous-mêmes, ainsi aussi dans votre cas ; puisque vous êtes avide de dons spirituels, pour l'édification de la congrégation, faites tous vos efforts pour y exceller. C'est le zèle approprié dans la recherche des dons spirituels, non pas pour les convoiter pour sa propre gratification et glorification de soi, mais pour avoir toujours à l'esprit le véritable objet de tous les dons spirituels, l'édification de la congrégation, le service de l'Église.

Que celui qui parle en langue prie donc pour qu'il interprète. L'impression extérieure et le prestige ne comptent pour rien dans l'Église et peuvent même faire beaucoup de mal. Si le locuteur en langues pouvait donc se rappeler ensuite certaines des choses qu'il a prononcées alors que sa bouche était l'instrument du Saint-Esprit et pouvait traduire les paroles en un discours rationnel ordinaire, cela en vaudrait la peine, cela rendrait son don de valeur pour le congrégation. Et c'est pourquoi il doit convoiter avec ferveur, au moyen de la prière, cette interprétation de ses propres paroles.

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