C'est pourquoi j'écris ces choses étant absent, de peur qu'étant présent, j'emploie l'acuité, selon le pouvoir que le Seigneur m'a donné d'édifier et non de détruire.

En opposition à la pensée présentée au v. 3, selon laquelle les Corinthiens désiraient une preuve de Christ en lui, l'apôtre demande ici qu'ils portent leur examen sur eux-mêmes. Au lieu de prêter attention aux insinuations et aux soupçons le concernant : mettez-vous à l'épreuve ; commencez votre examen à la maison avant de critiquer les autres. Et il leur conseille de consacrer leur attention surtout à ce seul point s'ils sont dans la foi ; à cette fin, ils devraient s'examiner.

Car de toute apparence, on était presque tenté de conclure que leur foi n'était qu'un simple produit de leur imagination, une condition qui était, à son tour, due au fait qu'ils se trompaient délibérément eux-mêmes. C'était renverser la vapeur, mais c'était nécessaire, car les situations désespérées exigent des mesures désespérées. Et il poursuit cette poussée avec une autre, tout aussi forte : Ou ne savez-vous pas par vous-mêmes que le Christ Jésus est en vous, à moins, en effet, que vous ne soyez pas approuvé ? S'ils sont réellement croyants, alors ils doivent avoir expérimenté la puissance de Christ dans leur cœur, et cette conscience de la puissance de la grâce de Christ est la meilleure preuve de la mission divine de Paul.

Mais, bien sûr, s'ils ne résistent pas au test suggéré ici, alors ils ne sont pas approuvés, réprouvés. Les paroles de l'apôtre sont pénétrantes, mais incidemment attrayantes ; il n'essaie pas de terroriser leurs consciences ni de remplir leurs cœurs de doute et de désespoir, son but étant plutôt de confirmer les faibles et les hésitants dans leur foi, d'allumer la braise mourante de leur croyance à une flamme rougeoyante.

Pour sa propre personne, Paul affirme avec assurance : J'espère que vous saurez que nous ne sommes pas désapprouvés. Il est prêt à se soumettre joyeusement à toute épreuve de sa foi aussi bien que de son autorité apostolique. Ceux d'entre eux qui avaient Jésus-Christ dans leur cœur n'hésiteraient pas un instant à reconnaître sa voix et sa puissance dans l'apôtre, par la prédication duquel ils étaient parvenus à la connaissance de la vérité. S'ils n'étaient pas réprouvés, ils sauraient sans autre argument qu'il n'était pas réprouvé, mais qu'il avait la pleine autorité de Christ, également pour punir toute désobéissance.

Mais que Paul préférerait qu'une telle preuve de sa puissance soit épargnée, il l'énonce sous la forme d'une prière : la chose honorable, même si nous semblons non approuvés. Il veut qu'ils ne soient coupables de rien de moralement mauvais, de rien qui ne résisterait à l'œil scrutateur de Dieu. Mais son motif en faisant ce vœu n'est pas que son ministère se dresse dans la gloire de son succès, qu'il profite du contraste offert par leur état de réprouvé, mais qu'ils puissent en toutes choses faire ce qui est juste et bon, même bien que dans ce cas il ne serait pas approuvé, n'ayant aucune possibilité de montrer l'étendue de son autorité. Leur édification, leur salut était le but de son ministère.

Deux raisons qu'il donne pour le désintéressement de sa prière pour eux. Il dit en premier lieu : Car nous ne pouvons rien faire contre la vérité, mais pour la vérité. Il ne peut pas et ne fera preuve d'aucune autorité apostolique si les faits de l'affaire montrent que les Corinthiens ont fait preuve d'une repentance appropriée. Il doit toujours défendre la vérité ; il doit absoudre et consoler ceux qui ont fait preuve d'obéissance à l'Evangile.

C'est un principe qui trouve son application à tout moment que les serviteurs, les ministres, du Christ doivent défendre la vérité et tout souffrir, même la mort, plutôt que de permettre au mensonge de régner. En second lieu, Paul est tellement désintéressé de sa prière, parce que leur croissance morale est pour lui une vraie joie : Car nous nous réjouissons quand nous sommes faibles et vous êtes forts ; et nous prions pour cela, votre restauration complète, votre perfection.

Il serait content de ne pas être obligé d'user de son autorité, de paraître faible, dans ce cas ; cela lui plairait beaucoup s'ils montraient la force appropriée à se repentir ; c'est ce qu'il a souhaité et a demandé, leur restauration à cette condition qui était requise par la volonté de Dieu, qu'ils accepteraient ses avertissements, mettraient de côté toute inimitié et tout mal, et se montreraient de vrais enfants de leur Père céleste.

C'était le véritable objet de sa lettre, comme il le dit en conclusion : C'est pourquoi j'écris ces choses pendant que je suis absent, de peur que, quand je suis présent, je doive agir sévèrement selon l'autorité que le Seigneur m'a donnée pour édifier et non pour détruire. Ce n'était pas du tout un plaisir pour lui de traiter avec eux rudement, rigoureusement, comme il serait forcé de le faire au cas où ils refuseraient d'écouter les instructions de cette lettre.

De loin, il les verrait plutôt accepter ses avertissements maintenant, avant son arrivée, et régler correctement les affaires de leur congrégation. Car alors seulement l'objet de son ministère, le but de son autorité, serait bien réalisé, puisque leur édification, leur confirmation spirituelle et leur croissance, et non leur mal spirituel, était la raison pour laquelle il travaillait si assidûment. Cet objet de la discipline de l'église doit être gardé à l'esprit à tout moment, de peur que nous ne devenions coupables de pratiques légalistes.

Continue après la publicité
Continue après la publicité