Car il me semble déraisonnable d'envoyer un prisonnier, et non de signifier les crimes qui lui sont reprochés.

Agrippa s'est naturellement intéressé à Paul, le grand maître du christianisme, tout comme son parent, une trentaine d'années auparavant, avait eu envie de voir Jésus, Luc 23:8 . Sa famille avait toujours eu le même rapport au Christ et à l'Evangile. Son grand-père avait tenté de tuer Jésus à Bethléem dans le massacre d'innocents, son oncle avait assassiné Jean-Baptiste et s'était moqué de Jésus, son père avait tué Jacques l'apôtre et opprimé l'Église.

Agrippa n'aurait probablement pas fait un pas hors de son chemin pour voir ou entendre Paul, mais à cette occasion inattendue de se familiariser avec la doctrine des Nazaréens, il était vraiment content. Il exprima donc son souhait d'entendre l'homme lui-même, étant entendu qu'il serait alors en mesure de rendre une opinion appropriée ; et il reçut la promesse de Festus que cette opportunité lui serait donnée le lendemain.

A l'heure convenue, donc, Agrippa et Bérénice arrivèrent en grande pompe, avec un extraordinaire spectacle oriental de splendeur, très probablement vêtues de tous leurs atours royaux et accompagnées d'une suite complète de serviteurs, tout cela dans la même ville où leur père, à une occasion semblable, avait été frappé par Dieu et avait été mangé par des vers. Les visiteurs de marque furent reçus et conduits, et pénétrèrent ainsi dans la salle désignée pour cette audience informelle, à peine la salle du jugement, puisqu'un procès formel était hors de question.

L'éclat de l'occasion, qui avait le caractère d'une réception, était rehaussé par la présence des chiliarques et des hommes les plus distingués de la ville, sûrement l'audience la plus brillante que Paul, que Festus ordonna maintenant d'amener, avait jamais affronté. Bien qu'Agrippa connaisse le but de l'assemblée, le gouverneur prononce alors un discours formel, adressé à lui et à tous les hommes qui étaient présents, leur présentant l'homme qui causait toute cette agitation parmi les Juifs.

Ils virent devant eux cet homme, au sujet duquel toute la multitude des Juifs avait eu une conférence avec lui, s'était plaint auprès de lui, tant à Jérusalem qu'à Césarée. Ils avaient exprimé haut et fort leur opinion qu'il ne devrait plus vivre. Mais Festus était arrivé à la conclusion que Paul n'avait rien fait qui méritait la mort, et maintenant le prisonnier lui-même avait fait appel à César, l'empereur romain, au nom que les Romains avaient donné à l'honneur divin.

Et ainsi Festus avait jugé qu'il l'enverrait. C'était une occasion solennelle, impressionnante, et le gouverneur en profita pour en souligner l'importance et exagérer sa part dans le drame. Mais la difficulté à laquelle il était confronté, comme il l'expliqua plus loin, qui le plaçait dans une mauvaise situation, était qu'il n'avait rien de précis à écrire à son seigneur, l'empereur, concernant Paul. C'est pourquoi il l'avait amené devant cette illustre assemblée et surtout devant le roi Agrippa, afin qu'il pût, après une sorte d'examen, avoir quelque chose de précis à écrire.

Car puisque l'accusation de trahison avait été contredite par Paul avec beaucoup d'emphase, la question qui restait encore semblait en partie obscure et en partie absurde. Et tout cela fut fait puisqu'il paraissait déraisonnable, insensé, au gouverneur que quiconque envoyait un homme lié comme prisonnier n'indique pas, dans la lettre d'accompagnement, quelles raisons il avait pour cette démarche. La situation était sûrement embarrassante. Il était sur le point d'envoyer Paul à Rome, pour comparaître devant la cour de l'empereur, bien qu'il n'eût aucune charge contre lui ; et en même temps il fallait l'envoyer, puisqu'il avait fait appel à César.

Agrippa serait donc probablement en mesure de l'aider, afin qu'il puisse rédiger de telles lettres dans l'affaire pour ne pas apparaître un imbécile aux yeux de Néron. Ainsi Paul a obtenu la chance de témoigner du Christ devant cette grande et magnifique assemblée. Et ainsi, dans de nombreux autres cas, les pécheurs de toutes les classes ont l'occasion d'entendre l'Évangile de Jésus-Christ, qui seul sauvera leurs âmes. O que chacun d'eux entendrait !

Sommaire. Paul, traduit en justice devant Festus, juge nécessaire de faire appel à César, après quoi son cas est porté devant Agrippa en visite.

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