Alors ils prirent l'argent et firent ce qu'on leur enseignait ; et ce dicton est couramment rapporté parmi les Juifs jusqu'à ce jour.

Pendant que tout cela se passait, et que les femmes accouraient vers la ville avec leurs joyeuses nouvelles, les soldats de guet se réveillèrent peu à peu de la stupeur dans laquelle ils avaient été jetés. Le mal était manifestement fait, et il fallait en tirer le meilleur parti, car on ne pouvait nier les faits. Quelques-uns d'entre eux ont été délégués pour faire le rapport des événements de la matinée aux grands prêtres, qui étaient responsables de leur présence à la tombe.

L'affaire était suffisamment sérieuse pour exiger une réunion du Sanhédrin, afin d'examiner les voies et moyens d'éviter des dommages à eux-mêmes et à leur cause. Il fut finalement résolu de soudoyer les soldats, de leur donner une somme d'argent considérable. Ils ne faisaient pas du tout attention au montant, ils donnaient les mains libres ; car le mensonge qu'ils apprenaient aux soldats à répéter était sûrement l'essence de la bêtise.

Ils devaient répandre le bruit que les disciples du Christ sont venus de nuit, pendant qu'ils dormaient, et ont volé le corps. Les soldats doivent s'être endormis, et pourtant avoir vu les voleurs, et savoir qu'ils étaient des disciples ! Bien plus importante pour les soldats était la promesse que les membres du Conseil étaient obligés de faire, à savoir qu'ils garantiraient de régler l'affaire au cas où le gouverneur l'apprendrait jamais ; ils se porteraient garants de leur sécurité.

Pour un soldat romain, se trouver endormi à son poste était pour lui tout sauf une chose facile. Ainsi, le rapport ridicule est sorti parmi les Juifs et est devenu une rumeur commune parmi eux, taxant leur crédulité, certes, mais leur sauvant la face, comme ils l'espéraient tendrement.

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