1 Timothée 3:15

I. Je ne peux pas penser à l'Église chrétienne comme s'il s'agissait d'une sélection de l'humanité. Dans son idée c'est l'humanité. L'homme dur au visage de fer que je rencontre dans la rue, l'homme dégradé au visage triste qui va en prison, l'homme faible au visage stupide qui hante la société, l'homme au visage triste et découragé qui traîne la chaîne de la corvée qu'ils sont tous membres de l'Église, membres du Christ, enfants de Dieu, héritiers du royaume des cieux.

Leur naissance les a rendus ainsi. Leur baptême déclara la vérité que leur naissance rendit vraie. Il est impossible d'évaluer correctement leur vie, à moins de donner la première importance à cette vérité qui les concerne. Pensez aussi, quel serait le sens de l'autre sacrement, si cette pensée de l'Église du Dieu vivant était réelle et universelle. La Cène du Seigneur, le droit et le besoin de chaque homme de se nourrir de Dieu, le pain de la subsistance divine, le vin de l'inspiration divine offert à chaque homme, et transformé par chaque homme en quelque forme de force spirituelle que ce soit, le devoir et la nature de chacun l'homme exige, combien sa mission pourrait devenir grande et glorieuse ! Ce n'est plus la source mystique d'une influence inintelligible ; n'est plus certainement l'épreuve de l'orthodoxie arbitraire ; non plus le rite initiatique d'une confrérie choisie, mais le grand sacrement de l'homme !

Le soldat partant au combat, l'étudiant sortant du collège, le marchand se préparant à une crise financière aiguë, tous des hommes passionnés par leur travail, viendraient alors au Dîner du Seigneur pour remplir leur passion du feu divin de la consécration. Ils allaient se retrouver et garder leur unité dans la belle diversité de cette Église chrétienne autour de la fête chrétienne. Il n'y a pas d'autre lieu de ralliement pour toutes les bonnes activités et les dignes espérances de l'homme. Il est au pouvoir du grand sacrement chrétien, du grand sacrement humain, de devenir ce lieu de ralliement.

II. Et puis le ministère, les ministres, quelle vie doit être la leur, chaque fois que l'Église vient ainsi à se réaliser ! Nous parlons aujourd'hui, comme si les ministres de l'Église étaient consacrés pour le peuple. La vieille idée sacerdotale de substitution ne s'est pas éteinte. Quelle est la libération d'une telle idée fausse? Non pas pour enseigner que les ministres ne sont pas consacrés, mais pour enseigner que tout le peuple l'est ; non pas pour nier le sacerdoce du clergé, mais pour affirmer le sacerdoce de tous les hommes.

Lorsque cette grande chaîne sera faite et justifiée dans la vie, alors, et pas avant, la seigneurie sur l'héritage de Dieu disparaîtra, et la vraie grandeur du ministre, en tant que collaborateur et serviteur des plus humbles et des plus en difficulté enfant de Dieu, brillera sur le monde.

III. Encore une fois, il faut voir ici la vraie place et la vraie dignité de la vérité et de la doctrine. Ce n'est nulle part la connaissance qui est la fin et le but du travail de l'homme ou du gouvernement de Dieu. C'est la vie. C'est la pleine activité des pouvoirs. La connaissance est un moyen pour cela. Pourquoi l'Église a-t-elle trop magnifié la doctrine et l'a-t-elle placée là où elle n'appartient pas. C'est parce que l'Église ne s'est pas assez souciée de la vie.

Elle n'a pas surévalué la doctrine ; elle a sous-estimé la vie. Quand l'Église apprend qu'elle est, dans son idée, simplement identique à toute l'humanité noblement active, quand elle se pense comme la véritable inspiratrice et purificatrice de toute la vie de l'homme, alors elle fera quoi ? pas rejeter ses doctrines, comme beaucoup de ses conseillers impétueux le feraient. Elle verra leur valeur comme elle ne l'a encore jamais vue ; mais elle les considérera toujours comme le moyen de vivre, et elle insistera pour que de leurs profondeurs ils envoient une force manifeste pour la vie, qui justifiera qu'elle les maintienne.

Phillips Brooks, Vingt Sermons, p. 42.

Références : 1 Timothée 3:15 . Spurgeon, Sermons, vol. vi., n° 393 ; vol. xxiv., n° 1436 ; J. Irons, jeudi Penny Pulpit, vol. VIII., p. 359 ; Plain Sermons, vol. ii., p. 177. 1 Timothée 3:15 ; 1 Timothée 3:16 . Expositor, 1ère série, vol. III., p. 74 ; Le mensuel du prédicateur, vol. VIII., p. 207.

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