Luc 16:23

Prière aux saints et purgatoire. Ce sont là deux points de doctrine sur lesquels je pense que nous pouvons considérer cette parabole comme éclairant, sans forcer ses paroles à des fins auxquelles elles n'étaient pas destinées.

I. La première doctrine à laquelle je fais allusion est celle de la prière aux saints. (1) J'observe que la description du lieu de repos des bienheureux, comme « le sein d'Abraham », est l'adoption d'une figure purement juive pour la condition du défunt. Être conduit à la place où se trouvait Abraham, chef et père de leur race, et rester dans sa société, était pour un juif pieux l'accomplissement de toutes les espérances de son âme ; et le Seigneur, ne voulant pas lever le voile qui cache les mystères du monde invisible, adopta une description des régions des défunts qui s'expliqua aussitôt à ceux à qui il s'adressait, en tant qu'ils étaient juifs.

(2) Même si nous considérons la prière de l'homme riche à Abraham comme un exemple de prière à un saint, cette prière n'a toujours pas été exaucée. Abraham, sans dire s'il avait ou non le pouvoir d'accéder à la demande, montre pourquoi il serait mal qu'elle soit accordée. Les cinq frères étaient entre les mains du Juge de toute la terre, qui ferait assurément le bien ; et c'est pourquoi il lui serait inutile d'intervenir dans une affaire qui était entre les mains de Dieu.

Cela semble souligner l'immoralité de toutes les prières faites aux saints. Car pourquoi les prières ne sont-elles pas adressées à Dieu lui-même ? La conduite d'Abraham semble montrer que les prières aux saints doivent soit rester sans réponse et donc vaines, soit être exaucées au prix d'une interférence avec le gouvernement tout sage d'un Dieu juste et jaloux.

II. La doctrine du purgatoire. L'homme riche me paraît être lui-même la meilleure preuve que l'on puisse avoir de l'entière impossibilité de changer la condition de ceux dont l'heure de l'épreuve est terminée, et dont l'heure du châtiment est venue ; pour ces raisons qui ont empêché la prière offerte à Abraham d'être exaucée, bien qu'il soit vrai que cette prière était une prière offerte par un pécheur dans son tourment, sont tout aussi convaincantes lorsqu'elles sont appliquées aux prières offertes sur terre par les amis qui ont été laissé derrière.

La parabole nous montre non seulement la futilité des prières des morts pour leurs amis survivants, mais aussi la vacuité des prières des amis survivants pour les morts. Il y a un grand gouffre fixé ; le saint ne peut pas le passer pour aider le pécheur, ni le pécheur le passer pour réclamer la compagnie du saint.

Mgr Harvey Goodwin, Sermons paroissiaux, 5e série, p. 276.

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