Matthieu 16:24

L'Eucharistie considérée comme une participation à la vie désintéressée du Christ.

I. Depuis le jour de sa tentation, lorsqu'il refusa de prouver qu'il était le Fils de Dieu en faisant quelque travail que ce soit pour se soutenir, ou pour manifester sa puissance, ou pour prendre possession de son royaume à partir de ce jour jusqu'à sa mort, il pratiquait l'abnégation, et ainsi révélait le Père aux hommes. La croix était le rassemblement de tout ce sacrifice précédent. Et ayant prouvé que ceci était la vraie vie de l'homme, la loi de la vie humaine, il a invité les hommes à y entrer avec lui. L'abnégation ne devait pas être un acte occasionnel ; c'est le fondement de l'existence de l'homme, car c'est le fondement de la Sienne.

II. Les mots : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'avez pas de vie en vous », nous rappellent la tentation quotidienne et horaire de rechercher notre propre vie, d'oublier que nous sont liés par la loi éternelle de Dieu, par les conditions immuables de notre propre être, à nos semblables, et à leur Père et au nôtre, dans le Fils bien-aimé. Ces mots nous rappellent que la vie égoïste n'est en vérité pas du tout une vie, mais la mort ; que la choisir, c'est choisir la mort.

Ils nous rappellent que nous ne sommes pas obligés de le choisir ; qu'en agissant ainsi nous renonçons à notre véritable état humain, nous essayons de nous débarrasser des liens qui nous retiennent réellement, nous résistons à l'Esprit de Dieu. Ils nous rappellent que la vie commune est toujours avec nous ; que le Fils de l'homme est toujours le même ; que sa chair et son sang ont été réellement donnés pour la vie du monde ; que nos esprits gémissent pour cette vie, gémissent d'être délivrés de la mort dans laquelle ils sont tombés par plaisir et recherche d'eux-mêmes.

Christ ordonne à mon esprit de prendre part à la chair et au sang qu'il a versés pour le monde, comme mon corps au pain et au vin. C'est ce dont j'ai besoin. Cela enlève la gloire égoïste que j'ai convoitée ; elle m'investit de la gloire humaine à laquelle j'ai renoncé. Il m'ordonne de rejeter ce poids de soucis pour mon corps et mon âme qui sont devenus intolérables ; il m'ordonne de me jeter sur cet amour sacrifiant qui pourvoit à tous et à chacun, qui cherche à faire de moi son ministre des autres, qui ne pourra jamais me bénir tant qu'en me formant à sa ressemblance.

FD Maurice, Sermons, vol. iv., p. 127.

Références : Matthieu 16:24 . W. Hay Aitken, Mission Sermons, 2e série, p. 125. Matthieu 16:24 . Parker, La vie intérieure du Christ, vol. III., p. dix.

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