UN APTRE PLAIDANT POUR LA LIBÉRALITÉ DANS LE DON

« Je ne parle pas par commandement, mais à l'occasion de l'avance des autres, et pour prouver la sincérité de votre amour. »

2 Corinthiens 8:8

Si vous jetez un coup d'œil au contexte, deux choses apparaîtront, je pense, à la surface de celui-ci. Premièrement, que saint Paul est très désireux d'obtenir une belle contribution de l'Église de Corinthe ; et deuxièmement, qu'il doute un peu de réussir dans son entreprise.

Il y avait encore un sentiment douloureux parmi les Israélites croyants en ce qui concerne l'accueil dans l'Église de ceux qui étaient incirconcis. Cela servirait donc peut-être à aplanir les aspérités, peut-être à changer le ressentiment en une considération bienveillante, si l'apôtre méfiant pouvait apporter avec lui, à son retour à Jérusalem, une preuve substantielle de l'amour que les Gentils avaient pour leurs frères aînés dans le La foi chrétienne. Pour ces raisons, nous pensons que saint Paul était impatient de réussir particulièrement dans cet appel particulier.

Et maintenant voyons comment il s'y prend pour accomplir son objet.

I. Il commence par informer les Corinthiens de ce que les Églises de Macédoine avaient fait en la matière. — Comparés à d'autres — comparés, par exemple, aux habitants de Corinthe, l'une des villes les plus riches de l'ancien monde grec — ces Macédoniens auraient presque pu être qualifiés d'abjectement pauvres. L'Apôtre parle de leur « profonde pauvreté ». Et pourtant ils avaient apporté une somme très importante à la collection générale.

Ce bon exemple des Églises de Macédoine, l'Apôtre le propose sans crainte à l'imitation de ses amis de Corinthe. — Sans peur, dis-je. Il n'hésite pas un instant à stimuler la bienveillance paresseuse de l'Église la plus riche en leur racontant ce qu'avaient fait les Églises les plus pauvres. Il met l'exemple brillant au premier plan de son argumentation. Il ne recule pas devant sa ligne, comme nous aurions peut-être dû le faire, de peur d'éveiller le plus bas motif d'émulation.

Et pourtant, si intrépide qu'il soit, il y a dans sa démarche une sagesse et un tact que nous aurions tort de laisser de côté sans nous en rendre compte. En premier lieu, il fait remonter la bienveillance des Macédoniens à sa propre source dans la grâce de Dieu. « Nous vous rendons compte de la grâce de Dieu accordée aux Églises de Macédoine ». La déclaration, comme vous le voyez, est importante. Il déplace l'acte des Macédoniens bienveillants dans la région supérieure de l'impulsion spirituelle ; et en même temps sert à rappeler aux Corinthiens que le même trésor de la grâce divine dont leurs coreligionnaires ont tiré leur inspiration pour le bien leur est également accessible s'ils choisissent de s'en prévaloir.

Ensuite, l'Apôtre rappelle à leur mémoire que l'idée d'une collection pour les pauvres chrétiens hébreux de Palestine est née à Corinthe. L'Église corinthienne elle-même fut la première à suggérer le plan et la première à commencer à mettre le plan à exécution.

II. En faisant le deuxième pas, il se tourne vers un plaidoyer différent. — L'Église de Corinthe se distinguait par l'abondance de brillants dons spirituels qui lui avaient été accordés. Lorsque la puissance de l'Évangile s'était emparée des habitants vifs et éloquents de la ville grecque, elle trouva un débouché et une manifestation faciles dans ces diverses formes d'expression religieuse dont l'Apôtre parle tant dans son ancienne épître.

Les chrétiens corinthiens ont été bénis avec une perspicacité particulière dans les mystères divins. Ils se sont enrichis, dit l'Apôtre, en toute connaissance. Ils parlaient avec d'autres langues. Ils ont prophétisé. Ils ont exhorté. Lorsqu'ils se réunissaient, presque chacun pouvait apporter son psaume, ou sa doctrine, ou son interprétation, à jeter dans le fonds commun ; et en effet, si grande était la profusion de dons spirituels, et si avidement les occasions étaient recherchées pour les exposer, que les scènes de désordre et de discorde inconvenantes n'étaient pas rares, même au milieu de leurs assemblées religieuses les plus solennelles.

Mais avec tout cet étalage des dotations spirituelles les plus voyantes, il semble qu'il y ait eu un manque dans l'Église corinthienne - ou un manque, du moins, dans une certaine mesure - des vertus chrétiennes solides et pratiques. Et l'Apôtre fut peiné de l'observer. « C'est pourquoi, dit saint Paul, comme vous abondez en tout, en foi, en parole, en connaissance, en toute diligence, et dans votre amour pour nous, veillez à abonder aussi dans cette grâce.

' Vous prenez le sens de l'Apôtre, bien sûr. Il doit y avoir une proportion maintenue entre ce qu'on peut appeler les éléments constitutifs du caractère chrétien. L'intérieur et l'extérieur doivent suivre le rythme l'un de l'autre ; et s'il y a une haute spiritualité, nous sommes fondés à nous attendre à trouver une élévation correspondante de la pratique, une abondance proportionnelle de ces choses qui sont vraies et pures, et honnêtes, et belles, et de bon rapport.

III. En troisième lieu, il avance le moyen du texte. — Remarquez ici que l'Apôtre rejette toute intention d'exercer quoi que ce soit comme un pouvoir obligatoire. Il ne commandera pas ; « Je ne parle pas dans le sens d'un commandement », car c'est le sens des mots. Il ne dictera pas. Il ne fera que persuader. La question, après tout, doit être laissée à eux-mêmes ; car l'absence d'un esprit volontaire vicierait les plus grandes donations et détruirait complètement leur valeur aux yeux de Dieu.

« Dieu aime celui qui donne joyeusement. » Il n'acceptera pas le cadeau à contrecœur. Nous devons mettre tout notre cœur dans notre don, ou Dieu n'aura rien à voir avec cela. Encore une fois, je suis sûr que vous verrez la dérive de l'Apôtre. Lorsque vous traitez avec des chrétiens, vous avez quelque chose sur quoi travailler. Il y a en eux un amour profond et sous-jacent pour leur Maître, et un amour pour ceux pour qui leur Maître est mort ; et si vous pouvez réussir à toucher ce ressort, à mettre ce motif libre d'agir, vous avez plus de la moitié accompli ce que vous tentiez de faire.

IV. L'Apôtre parle d'une égalisation des conditions matérielles du peuple chrétien. — Qu'il y ait une égalisation des sorts de cette communauté ; que tous devraient partager et partager de la même manière, qu'ils soient qualifiés ou non, qu'ils soient intelligents ou ennuyeux, qu'ils soient économe ou négligent – ​​cela, bien sûr, n'a jamais été voulu. Tenter d'amener un tel état de choses reviendrait à contrevenir à l'ordre divin, ainsi qu'à supprimer de nombreuses occasions d'exercice des vertus chrétiennes qui nous sont maintenant continuellement présentées.

C'est la différence de sort entre le riche et le pauvre, entre le fort et le faible, qui appelle la charité d'un côté et la reconnaissance de l'autre, et tisse d'un lien plus solide l'armature de la société humaine. Ce serait perdu si tous se tenaient exactement au même niveau de prospérité mondaine. L'inégalité, donc, dans la condition présente d'être, entre dans le plan divin concernant le peuple du Christ.

Mais c'est l'objet de la bienveillance chrétienne de contrer autant que possible cette inégalité ; au moins jusqu'à ce que le frère chrétien ait ce qui est nécessaire à sa subsistance et à son confort.

Le révérend prébendier Gordon Calthrop.

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