LE CHRISTIANISME PRATIQUE

« Va et fais de même. »

Luc 10:37

La parabole du Bon Samaritain a été si fréquemment, si complètement, si efficacement traitée qu'il n'est pas nécessaire de s'attarder sur ses détails ou d'essayer une fois de plus de développer son enseignement spirituel. Mon propos est de montrer de quelles manières nous pouvons obéir à l'enseignement qui sous-tend le commandement de notre Seigneur : « Va et fais de même. Obéir à la lettre à ces paroles du Seigneur pourrait être mal interpréter leur sens.

L'âge dans lequel nous vivons, le pays dans lequel nous vivons, les circonstances dont nous sommes entourés, diffèrent autant que possible de l'âge, du pays, des circonstances du temps de notre Seigneur. Ces choses doivent être prises en compte en essayant de comprendre comment nous pouvons exécuter les ordres de notre Seigneur.

I. En évaluant notre devoir envers nos semblables, nous ne devons pas avoir une vision étroite de ce qu'est ce devoir. — Quand les hommes lisent quelque triste histoire de détresse, ils sont toujours prêts à rejeter la faute sur quelqu'un d'autre, le clergé de préférence. Bien entendu, le clergé a, dans certaines limites, un devoir très clair à remplir, même en ce qui concerne les besoins temporels des paroissiens. Ils peuvent difficilement s'empêcher de savoir où l'aide est nécessaire.

Mais nous savons qu'ils ne négligent pas, en règle générale, cette partie de leur devoir. Très justement, ils se souviennent qu'un ecclésiastique n'est pas un officier de relève ; qu'il existe une loi sur les pauvres ; qu'en théorie, en tout cas, personne n'a besoin de mourir de faim en Angleterre. Il est désastreux pour l'influence spirituelle si le clergé en vient à être considéré comme des personnes dont le devoir principal est de soulager la détresse. Mais, bien que cela soit vrai, il est également vrai qu'ils ne peuvent négliger les besoins corporels de leur peuple sans encourir à juste titre le blâme.

Si, cependant, ils ne doivent pas être absolument submergés par le simple service des tables, oui, et être écrasés par le sentiment du désespoir de la tâche qui leur est assignée, leur nombre dans les grandes paroisses doit être considérablement augmenté, de même que le ressources mises à leur disposition; pour ces deux questions, il y a une opportunité d'obéir au commandement du Maître.

II. Nous devons nous rappeler que ce commandement doit être obéi dans l'esprit plutôt que dans la lettre. — Quelles sont les leçons pour nous maintenant ? Certainement pas que nous devons soulager chaque mendiant que nous rencontrons dans la rue, chaque personne qui vient à notre porte, chaque solide demandeur de charité. Mieux vaut prévenir que guérir. Les hommes obéissent à l'esprit de l'enseignement de notre Seigneur lorsqu'ils s'efforcent d'améliorer la condition du peuple en général.

III. Les chrétiens sont tenus d'obéir à l'enseignement de cette parabole parce que—

(a) Ce faisant, ils recommanderont la religion spirituelle à ceux qui ne l'aiment pas .

(b) Les chrétiens auront de nombreuses occasions de faire valoir chez eux des vérités spirituelles qui n'auraient jamais été les leurs s'ils avaient négligé les besoins temporels de leurs voisins. Notre Seigneur béni lui-même a gagné les cœurs de la multitude par des miracles de miséricorde. Dans de telles affaires, l'Église dans son ensemble, et non le clergé seul, doit participer. Le laïc religieux qui prendra le temps et la peine de participer activement à l'amélioration du sort de ses semblables est toujours une puissance pour le bien dans les choses spirituelles.

-Tour. le chanoine Scott.

Illustration

« Lord Shaftesbury obéissait à l'esprit de cette parabole lorsqu'il a fait de son mieux pour raccourcir les heures de travail dans les usines du Lancashire et pour empêcher les enfants de moins d'un certain âge d'être employés dans les travaux d'usine. M. Plimsoll obéissait à l'esprit de cette parabole lorsqu'il cherchait à rendre impossible l'envoi en mer de navires en mauvais état, avec une cargaison inadaptée, sans un nombre suffisant de marins.

M. Raikes obéissait à l'esprit de cet ordre lorsqu'il institua des écoles du dimanche. M. Cadbury obéissait à l'esprit de cet ordre lorsqu'il aménagea ce qui avait été sa propre maison comme retraite de vacances et hôpital pour les enfants malades. Tous les efforts honnêtes déployés pour rendre le monde plus heureux et meilleur, que ce soit par des plans distinctement évangéliques ou par ceux qui ont pour but premier l'amélioration de la condition matérielle du peuple, est l'obéissance à ce commandement.

Mais rappelons-nous qu'un tel effort ne peut pas être fait par procuration. Il doit y avoir un travail personnel. Il est bien vrai que ceux qui sont prêts à donner leur argent peuvent faire beaucoup ; mais toute l'expérience montre que l'intérêt personnel d'un grand nombre de personnes est absolument nécessaire pour obtenir de grands résultats.

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