Celui qui justifie les méchants et celui qui condamne les justes, tous deux sont en abomination au Seigneur.

Notre estimation des autres hommes

Nous pouvons considérer une telle estimation de trois points de vue : dans son effet sur ceux ainsi estimés, sur la société en général et sur nous-mêmes. Nous sommes-nous déjà interrogés sur nous-mêmes : « Sur quoi mon estimation des autres est-elle généralement fondée » ? Si nous le faisions, nous serions sûrement mécontents de notre pratique actuelle. Il serait contre nature et absurde de prétendre qu'aucune influence ne doit être exercée sur notre estimation des hommes par les organes de l'opinion publique ; tout aussi déraisonnable de les dénoncer comme parfaitement peu fiables en la matière.

Mais il peut y avoir beaucoup de mensonges, en deçà de ce qui est total et absolu ; beaucoup qui est totale et absolue, et pourtant échappe à la détection. Quel est le devoir des chrétiens en ce qui concerne le blâme et la louange des autres ? Insistez d'abord sur le devoir général de conscience en formant toutes nos estimations des autres hommes. Ce devrait être notre objectif en tant que chrétiens, non pas de suivre obséquieusement l'opinion publique , mais d'agir pour nous-mêmes et pour Dieu.

Il y a chez nous une timidité, voire de la lâcheté, à former et à exprimer notre opinion sur les autres hommes. Le corps des hommes chrétiens parmi nous semble avoir abjuré le devoir de conscience ; et cette abjuration est un des symptômes les plus effrayants de notre temps. Le devoir d'estimer les autres comme devant Dieu n'est nullement léger, mais très solennel. La vie impie et sans principes, où qu'elle soit, doit être protestée par les serviteurs de Dieu.

Il y a parmi nous une triste tendance à négliger les fautes qui relèvent de la pratique du jour, qui consistent dans la négligence de devoirs importuns ou dans la commission de péchés peu estimés. La deuxième personne dont on dit qu'elle est une abomination au Seigneur est « celui qui condamne le juste ». Nous sommes toujours plus enclins à condamner qu'à justifier. C'est abuser de notre instinct de conservation que d'être toujours prêts à nous montrer hostiles envers les autres hommes.

La propension générale à déprimer les autres rend très facile, en tout cas, de condamner. Indiquez quelques moyens par lesquels nous pouvons nous prémunir contre cette tendance à condamner les justes. La première mise en garde est la suivante : regardez toujours la vie qui est palpable plutôt que le motif ou la croyance, qui ne sont généralement que de simples hypothèses. Une deuxième mise en garde est d'éviter et de refuser d'utiliser et de protester contre l'utilisation de tous les noms de partie.

Une autre mise en garde est celle-ci : formez vos opinions sur les autres, non pas sous l'impulsion du monde, mais comme sous l'œil de Dieu. Pour tous nos jugements les plus secrets sur les hommes et les choses, nous sommes responsables devant Lui. ( H. Alford, BD )

Juste des estimations

C'était un dicton de Solon, le législateur athénien, qu'une république marche sur deux pieds ; l'un étant une juste punition pour les indignes, l'autre une juste récompense pour les dignes. S'il échoue dans l'un ou l'autre de ceux-ci, il devient nécessairement boiteux. Et si ça échouait dans les deux ?

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