Et Esaü courut à sa rencontre, et l'embrassa, et tomba à son cou, et le baisa; et ils pleurèrent.

Ver. 4. Et l'a embrassé. ] Le mot baiser a une piqûre sur chaque lettre de l'original : pour noter, disent les docteurs hébreux, que c'était un baiser faux et hypocrite, un baiser de Judas. Note de texte hébreu Kαταφιλειν ου εστι φιλειν, dit Philo : Amos non semper est in osculo. Mais nos interprètes sont d'accord pour dire que ce baiser était un signe que son cœur était changé de son ancienne haine, unet que ces piqûres extraordinaires dénotent la merveille de l'œuvre de Dieu là-dedans ; ce qui est en outre confirmé en ce qu'ils pleurèrent tous les deux, ce qui ne pouvait pas être facilement contrefait, bien qu'ils fussent en Ismaël, cet hypocrite notable, Jer 41:6 et en l'empereur Andronicus, qui, lorsqu'il avait causé de manière préjudiciable la mort d'une grande partie de la noblesse. mis à mort, prétendit avoir pitié d'eux, et cela avec des larmes coulant abondamment sur ses vieilles joues, comme s'il eût été l'homme le plus triste du monde.

Ainsi le crocodile égyptien, ayant tué une bête vivante, se coucha sur le cadavre et en lave la tête avec ses larmes chaudes, qu'elle dévore ensuite avec le cadavre. b On juge plus charitablement Esaü ici. Et pourtant, nous ne pouvons pas être de leur esprit, qu'ici concluent sa vraie conversion et son salut. Nous devons prendre garde de ne pas trop prolonger le fouet de la censure ni le manteau de la charité : nous pouvons offenser dans les deux, et encourir la malédiction, aussi bien en « appelant le mal bien », que « bien mal ».

Is 5:20 Latomus de Lovain a écrit, qu'il n'y avait pas d'autre foi en Abraham qu'en Cicéron. Un autre a écrit une longue défense et louange de Cicéron, et fait de lui un très bon chrétien et un vrai pénitencier, parce qu'il dit, quelque part, Reprehendo peccata mea, quid Pompeio conflsus, eiusque partes secutus fuerim. Je ne crois ni l'un ni l'autre. c

a Qui probabilius loquuntur, aiunt eo ipso notari animi Esauici conversionem. - Am.

b Turc. Hist., fol. 50, 175.

c Joh. Manlii, loc. com., 496, 483.

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