Bien que ce soit un nouveau précepte, il dépend cependant de ce qui s'est passé auparavant, car il exige une telle constance chez les fidèles, comme pour donner hardiment une raison de leur foi à leurs adversaires. Et cela fait partie de cette sanctification qu'il venait de mentionner; car nous honorons alors vraiment Dieu, quand ni la peur ni la honte ne nous empêchent de faire profession de notre foi. Mais Pierre ne nous demande pas expressément d'affirmer et de proclamer ce qui nous a été donné par le Seigneur partout, et toujours et parmi tous sans discrimination, car le Seigneur donne à son peuple l'esprit de discrétion, afin qu'il sache quand et dans quelle mesure et à à qui il convient de parler. Il les invite seulement à être prêts à donner une réponse, de peur que par leur paresse et la peur lâche de la chair ils exposent la doctrine du Christ, en se taisant, à la dérision des impies. Le sens est donc que nous devons être prompt à avouer notre foi, afin de l'exposer chaque fois que cela est nécessaire, de peur que l'incroyant par notre silence ne condamne la religion que nous suivons.

Mais il faut remarquer que Pierre ici ne nous commande pas de nous préparer à résoudre toute question qui pourrait être évoquée; car il n'est pas du devoir de tous de parler sur tous les sujets. Mais c'est la doctrine générale qu'il s'agit, qui appartient à l'ignorant et au simple. Alors Pierre n'avait en vue rien d'autre que le fait que les Chrétiens devaient montrer aux incroyants qu'ils adoraient vraiment Dieu et avaient une religion sainte et bonne. Et là, il n'y a pas de difficulté, car il serait étrange que nous ne puissions rien apporter pour défendre notre foi quand on s'enquiert de cela. Car nous devons toujours veiller à ce que tous sachent que nous craignons Dieu et que nous considérons pieusement et avec révérence son culte légitime.

Cela était également exigé par l'état des temps: le nom chrétien était très détesté et réputé infâme; beaucoup pensaient que la secte était méchante et coupable de nombreux sacrilèges. C'eût donc été la plus haute perfidie contre Dieu si, lorsqu'on leur avait demandé, ils avaient négligé de rendre un témoignage en faveur de leur religion. Et ceci, comme je le pense, est le sens du mot excuses, que Pierre utilise, c'est-à-dire que les Chrétiens devaient rendre évident au monde que ils étaient loin de toute impiété et ne corrompaient pas la vraie religion, raison pour laquelle ils étaient soupçonnés par les ignorants.

Hope ici est par une métonymie à prendre pour la foi. Cependant, comme on l'a dit, Pierre ne leur demande pas de savoir comment discuter distinctement et avec raffinement de chaque article de la foi, mais seulement de montrer que leur foi au Christ était cohérente avec une piété authentique. Et c'est ainsi que nous apprenons comment tous ceux qui abusent du nom des chrétiens, qui ne comprennent rien de certain à leur foi, et n'ont rien à lui donner comme réponse. Mais il nous appartient à nouveau de considérer attentivement ce qu'il dit, quand il parle de cette espérance qui est en vous; car il laisse entendre que la confession qui coule du cœur est seule ce qui est approuvé par Dieu; car si la foi n'habite pas à l'intérieur, la langue bavarde en vain. Il doit alors avoir ses racines en nous, afin de pouvoir ensuite porter le fruit de la confession.

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