Commentaire Biblique de Jean Calvin
1 Pierre 3:9
9 Ne pas rendre le mal pour le mal Dans ces mots, toute sorte de vengeance est interdite; car pour conserver l'amour, nous devons supporter beaucoup de choses. En même temps, il ne parle pas ici de bienveillance mutuelle, mais il voudrait que nous endurions des torts, provoqués par des hommes impies. Et bien que l'on pense généralement qu'il s'agit d'un exemple d'un esprit faible et abject, pour ne pas venger les blessures, il est pourtant compté devant Dieu comme la plus grande magnanimité. Il ne suffit pas non plus de s’abstenir de se venger; mais Pierre demande aussi que nous prions pour ceux qui nous font des reproches; car bless signifie ici prier, car il est mis en opposition avec la deuxième clause. Mais Pierre nous enseigne en général que les maux doivent être surmontés par des actes de bonté. C'est en effet très dur, mais nous devons imiter dans ce cas notre Père céleste, qui fait lever son soleil sur les indignes. Ce que les sophistes s'imaginent être le sens, est une évasion futile; car lorsque le Christ a dit: «Aimez vos ennemis», il a en même temps confirmé sa propre doctrine en disant: «afin que vous soyez enfants de Dieu».
Sachant que vous y êtes appelé Il veut dire que cette condition était exigée des fidèles lorsqu'ils étaient appelés par Dieu, qu'ils ne devaient pas seulement être aussi doux que non pour riposter aux blessures, mais aussi pour bénir ceux qui les ont maudits; et comme cette condition peut sembler presque injuste, il attire leur attention sur la récompense; comme s'il avait dit, qu'il n'y a aucune raison pour que les fidèles se plaignent, parce que leurs torts tourneraient à leur propre avantage. En bref, il montre combien serait le gain de patience; car si nous subissons des blessures, le Seigneur nous accordera sa bénédiction.
Le verbe, κληρονόμειν, hériter de , semble exprimer la perpétuité, comme si Pierre avait dit, que la bénédiction ne serait pas pour un peu de temps, mais perpétuel, si nous sommes soumis à porter des blessures. Mais Dieu bénit d'une manière différente des hommes; car nous lui exprimons nos souhaits, mais il nous confère une bénédiction. Et d'autre part, Pierre laisse entendre que ceux qui cherchent à se venger des blessures, tentent ce qui ne leur rapportera aucun bien, car ils se privent ainsi de la bénédiction de Dieu.