64. Et le Seigneur te dispersera parmi tous les peuples . À la fin du verset précédent, il les avait menacés de bannissement, ce qui était beaucoup plus douloureux pour le peuple d'Israël que pour les autres nations. Dans la mesure où l'affection pour notre pays est naturelle à tous, il est désagréable d'en être éloigné; mais la condition du peuple israélite était particulière, car l'héritage de Canaan leur avait été promis par Dieu, et ils ne pouvaient en être expulsés sans y être renoncés par leur Père céleste. Mais il procède maintenant à un deuxième et troisième pas de plus; car il ajoute au bannissement une dispersion misérable, et à la dispersion, aux tremblements et aux errances pleines d'inquiétude. Car, s'ils avaient été expulsés tous ensemble dans n'importe quel coin du monde, leur bannissement aurait été plus tolérable de par leur association même les uns avec les autres. Leur calamité est, par conséquent, augmentée lorsque la tempête de la colère de Dieu les disperse çà et là comme de la paille, de sorte qu'ils devraient être dispersés et habiter dans des pays très différents. Un autre type de servitude, que j'ai remarqué ailleurs, est d'ailleurs ajouté, i e . , qu'Il les asservirait non seulement aux hommes, mais aussi aux idoles. La troisième étape est leur manque de repos, car il ne devait y avoir aucune demeure fixe pour eux dans leur captivité; et c'est de loin l'état le plus misérable de tous, celui de servir des conquérants tyranniques comme captifs, et de n'avoir aucun maître certain. Pourtant, c'était une récompense très juste de l'ingratitude du peuple, qu'ils ne devraient nulle part trouver un lieu de repos fixe, parce qu'ils avaient rejeté le reste que Dieu leur a offert, comme nous le lisons dans Ésaïe (Ésaïe 28:12) Il étend cependant le mal, aussi amer qu'il était en lui-même, encore plus loin, car ils ne devaient pas seulement être obligés d'errer dans la confusion et de passer immédiatement en avant, mais, partout où ils devaient venir, la perturbation intérieure de l'esprit devait les suivre comme leur compagnon inséparable. Or, il est plus triste d'être agité intérieurement par une peur secrète que d'être opprimé par la violence extérieure; car les croyants, bien qu'eux aussi puissent être troublés et secoués par de nombreuses vagues ennuyeuses, reposent encore avec un esprit tranquille sur Dieu; tandis que les méchants, quel que soit leur désir de se bercer dans la sécurité, sont néanmoins toujours sans paix véritable; et si, pendant un certain temps, ils sombrent dans la léthargie, ils sont encore bientôt contraints de se réveiller par Dieu, qu'ils le veuillent ou non. Certes, comme le repos d’un esprit bien réglé est une marque de signal de la faveur de Dieu, une peur constante et irrémédiable, telle qu’elle est mentionnée ici, est l’un de ses terribles punitions.

Puisque la peur des châtiments spirituels, mais affecte légèrement les hommes impies, Moïse magnifie en de nombreux mots ce que les Israélites auraient sinon négligé. Surtout, il signale quels terribles tourments d'angoisse affecteraient les méchants, quand il dit que leur vie doit être suspendue, pour ainsi dire, devant leurs yeux, pour qu'ils craignent jour et nuit. Un dispositif amusant est lié à Dionysius, (253) qui commandait un souper exquis, fourni avec toutes les délicatesse, pour se préparer à un flatteur courtois par qui son bonheur avait été loué; il le plaça sur son propre siège, afin (254) qu'il puisse se régaler agréablement, mais ordonna qu'une épée soit suspendue par un fil de manière à dépasser sa tête , de sorte que celui qui avait déclaré le tyran heureux, en voyant que la mort était si près de lui à chaque instant, n'osait goûter ni à la viande ni à la boisson. Denys a donc avoué, et non sans honte à lui-même, que lui et tous les autres tyrans, alors qu'ils sont redoutables pour les autres, sont tourmentés par une peur perpétuelle. Or, cette même inquiétude est commune à tous les méprisants de Dieu; car plus ils se déchaînent dans l'oubli de sa peur, plus ils redoutent à juste titre leur propre ombre. D'ailleurs, quand nous regardons autour de nous et voyons par combien de formes de mort nos vies sont assaillies, il ne peut être que d'innombrables angoisses devraient naturellement nous posséder; Comment, alors, les méchants peuvent-ils aider à être harcelés par des doutes misérables et déroutants quand ils se perçoivent comme exclus de la protection de Dieu et exposés à tant de maux? La tranquillité d'esprit ne peut donc résulter que du fait que Dieu est notre gardien et du repos sous sa protection.

Par les mots «la vue de tes yeux», je n'ai aucun doute sur le fait que Moïse désigne ces spectres (255) et les ours-insectes par lesquels la mort est placée avant les yeux des réprouvés.

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