1. Et c'est la bénédiction. L'amertume du Cantique était assaisonnée, (304) pour ainsi dire, par ce palliatif, où Moïse a laissé un témoignage avec respect à l'avenir et à la grâce perpétuelle de Dieu, comme s'il déposait un trésor inestimable entre les mains du peuple. Car, comme Dieu, après la délivrance de son peuple et le don de la loi, renouvela l'alliance dont Jacob avait témoigné et proclamé, de même Moïse fut, pour ainsi dire, leur deuxième père, de ratifier à nouveau ses bénédictions, de peur que le leur mémoire ne devrait jamais être perdue.

Pour se faire confiance en ses bénédictions, il commence par magnifier sa vocation avant d'y procéder; car, bien que le mot bénédiction équivaut à une prière pour le succès, il faut cependant garder à l'esprit que Moïse ne prie pas ici de la manière ordinaire, comme un personne privée, de la manière dont les pères ont coutume de faire des supplications pour leurs enfants; mais que, dans l'esprit de la prophétie, il expose les bénédictions qui devaient être attendues de Dieu. C'est donc la raison pour laquelle il exalte la dignité et la gloire de sa fonction de dirigeant en des termes si élevés, à savoir que les douze tribus d'Israël peuvent être parfaitement assurées que Dieu est l'auteur de ces bénédictions. Pour la même raison, il se dit «l'homme de Dieu»: afin que le peuple reçoive ce qu'il va dire comme si c'était lui. provenait de Dieu, dont il est le ministre incontesté. La circonstance du temps n'est pas non plus sans son poids - «avant sa mort» ou «dans sa mort», qui ajoute à la prophétie la force d'un testament.

Continue après la publicité
Continue après la publicité