7. Pour le Seigneur ton Dieu. Nous pouvons brièvement résumer les mots et le sujet. Il met presque devant leurs yeux une habitation pleine de richesses et d'avantages divers, afin qu'ils y adorent Dieu plus gaiement, et étudient à rembourser par leur gratitude si bien signalent un avantage. Au chapitre 8, il loue la bonté de la terre, parce qu'elle est arrosée par les ruisseaux qui coulent à travers ses vallées et ses montagnes, et parce qu'elle produit toutes sortes de fruits pour les nourrir; et non seulement ainsi, mais parce qu'il contient aussi des mines de fer et d'airain. Au chapitre 11, il exprime la même chose plus clairement et plus en détail, en ajoutant une comparaison avec le pays d'Égypte; dont la fécondité, bien qu'elle soit merveilleuse à cause de l'inondation annuelle du Nil, et soit réputée comme un miracle extraordinaire, nécessite cependant beaucoup de travail et de culture, car elle est irriguée au moyen de drains par la main et l'industrie des hommes. Mais le pays de Canaan dépend de la bénédiction de Dieu et attend la pluie du ciel. De plus, Moïse exalte avec des paroles élogieuses le privilège particulier de la terre, disant qu'elle est toujours regardée par Dieu, afin que, de leur côté, les Israélites puissent le regarder attentivement, et constamment aussi. Car c'est là la force des mots: «toujours, du début de l'année, jusqu'à la fin de l'année»; comme s'il avait dit, qu'ils seraient ingrats envers Dieu, à moins qu'ils ne dirigent constamment et avec zèle leurs regards vers lui, puisqu'il ne cessait jamais de les regarder quotidiennement. Il est vrai, en effet, qu’il n’y a pas de coin de terre qui n’expérimente la bénédiction de Dieu, témoigne du fait que le Nil féconde l’Egypte entière; mais, parce que cela n'arrive qu'une fois par an, et que ses eaux sont conduites çà et là par des drains artificiellement faits par l'homme, Moïse n'en fait donc pas indûment le fondement de son exhortation à se donner constamment à la méditation sur la Loi ; car non seulement à une saison particulière de l’année, mais presque à chaque instant, leur nécessité les obligerait à demander l’aide de Dieu, quand ils verraient que la terre lui demandait toujours le remède de sa sécheresse. La question se pose cependant, comment Moïse pourrait déclarer en des termes si magnifiques la richesse du pays de Canaan, alors que de nos jours il est à peine compté parmi ceux qui sont fertiles; et ainsi (262) les impies se moquent de lui sans raison, puisque tous ceux que les affaires ou toute autre cause y ont amenés contredisent ses éloges. Pourtant je ne doute pas qu'elle se soit toujours distinguée par l'abondance de ses divers fruits, comme nous le verrons bientôt à sa place, là où sa fertilité était prouvée par la grappe de raisin; mais, en même temps, il est à remarquer que son abondance a été augmentée d'une manière nouvelle et inhabituelle par l'arrivée du peuple, afin que Dieu puisse montrer qu'il avait béni ce pays par-dessus tous les autres pour l'approvisionnement libéral de ses enfants. . Aussi longtemps que cette terre fut concédée comme héritage de la race d'Abraham, elle fut remarquable pour cette fertilité que Dieu avait promise par Moïse. Mais maintenant, loin de s'étonner qu'elle soit en grande partie désertique et stérile, on devrait plutôt s'étonner qu'il existe quelques petits vestiges de son ancienne fécondité; car ce que Dieu lui-même a si souvent menacé doit être accompli. La stérilité de la terre telle qu'elle apparaît maintenant, au lieu de déroger au témoignage de Moïse, donne plutôt une démonstration oculaire du jugement de Dieu, qui, comme nous le verrons ailleurs, a été dénoncé contre elle. En somme, comme Dieu pour son peuple a encore enrichi une terre déjà fructueuse, ainsi, pour le châtiment des péchés de ce même peuple, il l'a semé de sel, afin qu'il puisse offrir un triste spectacle de sa malédiction.

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