1. Tu es de passer le Jourdain ce jour. L'ensemble de ce passage contient un éloge funèbre sur la libéralité gratuite de Dieu, par lequel Il avait lié le peuple à Lui-même à l'obéissance de la Loi. Mais cela (comme nous l'avons déjà vu) aurait dû être un stimulant des plus pressants pour inciter le peuple, et tout à fait pour le ravir à l'adoration et à l'amour de Dieu, envers qui il était soumis à une si grande obligation. Le dessein de Moïse était donc de montrer que les Israélites, sans mérite en eux-mêmes, mais par le signal de la générosité de Dieu, seraient héritiers du pays de Canaan; et que cela découlait entièrement de l'alliance et de leur adoption gratuite; afin que, de leur côté, ils persévèrent dans l'observation fidèle de l'alliance, et soient ainsi plus disposés à l'honorer. Car il serait trop honteux qu'eux, que Dieu avait empêchés par sa grâce, de ne pas le rencontrer, pour ainsi dire, en se soumettant volontairement à sa domination. De plus, de peur qu’ils ne s’arrogent quoi que ce soit, il loue la grandeur de la puissance de Dieu, en ce qu’ils ne pourraient pas être victorieux sur tant de nations, à moins de l’aide miraculeuse du ciel. Dans cette optique, il déclare que ces nations excellaient non seulement par leur grandeur et leur multitude, mais aussi par leur valeur militaire. Il ajoute que leurs villes étaient grandes et imprenables; et enfin qu'en eux étaient les enfants des géants, redoutables par leur énorme stature. Pour Anak (comme indiqué dans Josué 15 (246) ) était un géant célèbre, dont les descendants étaient appelé Anakim. Et, pour dissiper tout doute à ce sujet, il se cite comme témoins, qu'ils étaient si terrifiés par leur apparition qu'ils voulaient faire demi-tour. Nous comprenons maintenant l’objet de tous ces détails, à savoir que la gloire de Dieu peut briller dans les victoires et le succès du peuple. Les mots «que tu connais et dont tu as entendu» se réfèrent aux espions; (247) car ces géants n'étaient pas encore connus du peuple; mais il transfère le cas de quelques-uns à eux tous, parce que, d'après le récit des espions, la terreur avait envahi tout le camp, comme s'ils étaient effectivement entrés en conflit avec eux. Puisqu'ils avaient été persuadés de leur infériorité par rapport à leurs ennemis, et complètement découragés par le rapport qu'ils avaient reçu, Moïse les avait convaincus sur leur propre preuve, de peur, peut-être, qu'ils ne s'assumeraient désormais l'éloge qui était dû à Dieu seul . Mais on nous enseigne dans ces mots, que telle est l'ingratitude de l'humanité, qu'elle obscurcit, autant qu'elle le peut, les bienfaits de Dieu, et ne cède jamais, sauf lorsqu'elle est poussée à la conviction.

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